Une nouvelle fois très en vue face à l'Eintracht Francfort (3-2), jeudi en Ligue Europa, le milieu offensif de Lyon, Rayan Cherki, a changé de dimension au fil de l'automne. Au point de frapper déjà la porte de l'équipe de France ?
Le joueur de 21 ans affiche pour l'heure un bilan de trois buts et deux passes décisives en Ligue 1 et deux buts et quatre passes décisives en six rencontres de Ligue Europa.
"Il est regardé, considéré. Son expérience aux JO n'avait pas été très positive pour lui mais aujourd'hui il a d'autres arguments. S'il est appelé (chez les Bleus), il le méritera", a réagi jeudi l'entraîneur lyonnais, Pierre Sage, après la victoire de l'OL contre Francfort.
Au cours de cette rencontre, Cherki a égalisé (1-1) puis a délivré une passe décisive à Malick Fofana pour permettre à Lyon de mener 2-1 en début de seconde période.
Longtemps, le jeune, originaire de Lyon, formé à l'Olympique lyonnais et qui a débuté en professionnel à l'âge de 16 ans et deux mois en 2019 sous les ordres de Rudi Garcia, a affiché une trop grande inefficacité dans la zone de décision par rapport à son talent.
- Prolongation de contrat -
"A ce poste, dans cette catégorie de joueur qu’il veut être, il doit être décisif. Tu peux avoir tout le talent que tu veux, à la sortie, les statistiques restent les statistiques. S’il marque des buts, on va commencer à le voir différemment. Il le mérite car il travaille beaucoup", avait prévenu Laurent Blanc entraîneur de l'OL entre octobre 2022 et septembre 2023.
Cet été, Cherki avait été relégué dans un "loft" réunissant les joueurs que le club souhaitait voir transférés.
Son départ n'a pas abouti malgré des sollicitations plus ou moins poussées du Paris Saint-Germain, Borussia Dortmund ou encore Fulham.
Après la fin du mercato, Cherki a prolongé de deux ans son contrat qui arrivait à terme en juin 2025, pour mieux être transféré l'été prochain. Vers le PSG, enfin, où il rejoindrait Bradley Barcola que le club parisien lui avait préféré à l'été 2022 pour un transfert de 50 M EUR ?
Il a été réintégré dans le groupe et a vu son temps de jeu augmenter, soit en tant que remplaçant avec des entrées convaincantes, soit au coup d'envoi, en attaque ou comme meneur de jeu, son poste préféré.
"Je n'ai pas changé grand-chose en fait, j'ai toujours aimé le foot et le travail, même si vous ne le voyez pas forcément derrière vos écrans d'ordinateur et vos téléphones", a-t-il dit sourire aux lèvres, à l'adresse des médias en conférence de presse mercredi.
"J'ai trouvé le footballeur que j'ai envie d'être, je veux donner du plaisir à mes coéquipiers et aux spectateurs. Le foot est moins regardé aujourd'hui et moi j'ai envie de faire revenir le foot d'avant", a-t-il poursuivi.
- Joie et beaucoup de travail -
"Plus je joue, mieux je me sens, c'est évident, et plus je crée des automatismes avec mes coéquipiers. Ce que j'ai vécu cet été n'a pas été simple à gérer. Ça m'a permis de trouver mon chemin. J'essaye de faire de belles choses avec le ballon, d'être joyeux, d'être dribbleur, tout en restant efficace, bien sûr, car ça vous aimez bien", a ajouté Cherki, un brin ironique.
Pas que les médias d'ailleurs car les clubs sont de plus en plus friands des fameuses datas dans un football moderne où les statistiques sont scrutées.
Pour s'améliorer, le joueur confie "regarder beaucoup de matches". "Cela me permet de voir les zones où me positionner, où je peux apporter à l'équipe et être dangereux", analyse-t-il affirmant "travailler beaucoup à l'entraînement pour transférer tout cela en match".
Outre les statistiques, Rayan Cherki est aussi attendu sur les grands matches. Il a déjà assuré face à l'Eintracht. A lui d'être désormais l'un des Princes du Parc, dimanche.
Par François-Jean TIXIER / Lyon (AFP) / © 2024 AFP