La Ligue 1 renoue avec les incidents dans ses stades: la rencontre entre Montpellier et Saint-Étienne a été définitivement interrompue dimanche à la suite de jets de fumigènes des supporters montpelliérains sur la pelouse et en tribunes, provoquant un début d'incendie.
"Sur décision de l'autorité publique, pour la sécurité des acteurs et des spectateurs, il a été décidé de ne pas reprendre la rencontre", a déclaré succinctement l'arbitre du match François Letexier en conférence de presse.
Dans un communiqué posté sur X, le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch, qui a demandé "l’arrêt du match et l’évacuation de La Tribune étang de Thau" d'où ont été lancés les fumigènes, a "condamné avec la plus grande fermeté les faits" au stade de la Mosson, rappelant "les mesures prises avant le match et notamment l’interdiction de la venue des supporters de Saint-Étienne".
Arrêtée temporairement par l'arbitre international qui a invité les deux équipes à rejoindre les vestiaires, la partie a été interrompue définitivement après une réunion de crise entre les délégués de la partie et l'intervention des forces de l'ordre.
A la 57e minute, la lanterne rouge Montpellier était menée (2-0) à la suite d'un doublé de l'attaquant belge des Verts Lucas Stassin (11e, 53e).
Saint-Étienne, classé 17e au début de la rencontre juste devant Montpellier, était pourtant réduit à dix à la suite de l'expulsion du défenseur central Maxime Bernauer, juste avant la pause.
C'est juste après le second but inscrit par les Stéphanois que les incidents en tribunes ont débuté.
- "ça couvait" -
Des compagnies de CRS, présentes pour ce match classé à haut risque, avaient pris place sur le bord de la pelouse devant la tribune des Ultras de la Butte Paillade, a constaté un journaliste de l'AFP présent dans le stade.
Les supporters ont continué à jeter toutes sortes d'objets sur la pelouse sous l’œil médusé du président Laurent Nicollin, qui est resté sur le banc de touche.

Des CRS dans les tribunes du stade de la Mosson lors du match arrêté entre Montpellier et Saint-Etienne pour la 26e journée de Ligue 1 le 16 mars 2025
Sylvain THOMAS - AFP
Au bout d'une demi-heure, les forces de l'ordre sont intervenues dans la tribune Etang de Thau afin d'évacuer l'ensemble des supporters, dans le calme vers les parkings.
Un second journaliste de l'AFP a néanmoins fait mention d'incidents en dehors du stade également. Les incidents ont fait sept blessés légers, et deux personnes ont été interpellées, selon un communiqué de la préfecture.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des mortiers d'artifice avaient été tirés sur la façade de l'hôtel hébergeant les joueurs stéphanois. Selon une source policière, une dizaine de mortiers ont été tirés vers 3H00 du matin, sans faire ni dégâts ni blessés.
Jean-Louis Gasset, arrivé au chevet de Montpellier en octobre 2024 pour tenter de sauver le club, a parlé d'une mission "ratée".
"Quand vous venez dans votre club pour remplir une mission, malgré tous les problèmes, vous vous dîtes que vous allez y arriver. Et tant qu’il y a de l’espoir, vous vous battez jusqu’au bout. Aujourd’hui, il faut reconnaître que la mission est ratée et qu’on n’avait tout simplement pas le niveau de la Ligue 1", a dit abattu le technicien de 70 ans, au micro de DAZN.
Ne voulant pas commenter trop longuement les incidents qui ont suivi le deuxième but de Saint-Etienne, Gasset a tout de même concédé que "ça couvait malheureusement depuis un moment. Peut-être pas jusque-là, mais c’est presque logique..."
- Déjà à Montpellier en 2023 -

Les joueurs de Montpellier et Saint-Etienne lors du match arrêté lors de la 26e journée de Ligue 1 au stade de la Mosson le 16 mars 2025
Sylvain THOMAS - AFP
Une décision devrait être prise dans les prochains jours par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel pour décider de l'issue de la rencontre où plus de trente minutes doivent encore être disputées.
La commission peut décider de faire rejouer le match à une date ultérieure.
Elle peut également - si l'arrêt du match est causé par une faute grave d'une équipe comme des comportements violents ou des incidents graves impliquant les joueurs ou les supporters - décider d'accorder la victoire par forfait à l'équipe qui ne s'est pas rendue responsable de l'incident.
Le club de Montpellier qui accueillait la rencontre, s'expose également à d'autres sanctions, comme des points retirés ou des amendes.
Le dernier match de Ligue 1 à avoir été arrêté définitivement se déroulait déjà à Montpellier, en octobre 2023, face à Clermont, après qu'un jet de pétard avait touché le gardien sénégalais de Clermont, Mory Diaw, évacué sur une civière. Il avait été rejoué mais Montpellier avait été sanctionné d'un point de pénalité.
En novembre, le match entre Nantes et Le Havre avait été interrompu une demi-heure pour des raisons similaires, mais avait pu reprendre pour disputer les quelques minutes qui restaient à jouer.
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