L'attaquant parisien Ousmane Dembélé a encore montré son nouveau visage de buteur déterminé en inscrivant un doublé et en provoquant un penalty, contre Brest mardi (3-0) en barrage aller de la Ligue des champions.
Ce sont les 22e et 23e buts de sa saison, une statistique impensable jusqu'à il y a peu, quand le public levait les yeux au ciel... pour suivre les ballons qu'il expédiait dans les tribunes.
L'ancien Rennais est devenu euphorique depuis le début de l'année, avec 15 buts. Lors de ses 11 derniers matches, il a planté la bagatelle de 11 buts.
Mais la mue a commencé dès décembre, quand Luis Enrique l'a titularisé plus régulièrement en numéro 9. "Je suis bien placé, je suis dans le rôle de N.9, je me dois de marquer", expliquait-il après son triplé, déjà contre Brest (5-2) mais en championnat, le 1er février, trois jours après un premier triplé à Stuttgart.
"Avant je jouais plus milieu droit collé à la ligne, c'était plus difficile d'aller marquer, je devais dribbler trois-quatre joueurs avant de pouvoir marquer. Là en numéro 9, tu n'as plus qu'un joueur ou qu'à pousser le ballon", disait-il, avec une forme de modestie.
Mardi soir, son premier but a été un peu plus que ça. Juste avant la mi-temps, il a profité d'un marquage trop léger et de la défense en reculant de Massadio Haïdara pour crocheter et ajuster au premier poteau un Marco Bizot déséquilibré (45e).
- Son expression a changé -
Son deuxième but a été encore plus opportuniste, la marque d'un buteur de sang froid et de grinta mêlés: il a jailli pour reprendre un ballon en cloche qui semblait perdu pour le PSG à l'entrée de la surface, avant de se rapprocher et condamner Bizot à l'impuissance (66).
Auparavant, il avait obtenu le penalty transformé par Vitinha, avec son tir de renard des surfaces dans une forêt de pieds -- et de mains -- brestois (18e, but à la 21e).
Sur chacune de ses célébrations, Ousmane Dembélé arbore désormais une tranquillité de roi, lui qui jusque-là était cantonné à être lieutenant - la saison dernière - de Kylian Mbappé. L'expression de son visage a changé pour manifester une détermination de fer, sans besoin d'effusion excessive.
Lui qui avait dit en début de saison vouloir prendre ses responsabilités, avant de s'embrouiller un temps avec l'entraîneur Luis Enrique, semble avoir franchi un cap mental.
Même quand il a raté un duel pourtant avantageux avec Bizot en seconde mi-temps, renouant avec le tir au pigeon le temps d'une frappe, il a vite enlevé les mains de son crâne, l'air de dire: "Y en aura d'autres". C'était quelques minutes avant son deuxième but.
![L'avant-centre du PSG Ousmane Dembélé au cours du barrage aller de Ligue des champions contre Brest le 11 février 2025 au stade du Roudourou à Guingamp](https://www.sudradio.fr/wp-content/uploads/2025/02/63c736871e93b4e23e8161fcb09b3c2796606955.jpg)
L'avant-centre du PSG Ousmane Dembélé au cours du barrage aller de Ligue des champions contre Brest le 11 février 2025 au stade du Roudourou à Guingamp
FRED TANNEAU - AFP
"Ousmane a toujours été un joueur différent", l'a encensé Luis Enrique en février. "Quel que soit le poste où il joue. Il est capable de dribbler deux ou trois joueurs, de faire des passes décisives, de marquer des buts. Notre objectif avec lui a toujours été le même: trouver des espaces à l'intérieur ou sur les côtés".
Dans son nouveau rôle, il a "cette capacité à bouger dans la surface de réparation, recevoir et marquer d'une touche de balle", a poursuivi le technicien. "Les statistiques sont incroyables, on le connaissait comme ailier mais on voit qu'il est aussi capable d'être avant-centre, c'est quelque chose dont on tire profit".
Par Baptiste BECQUART / Guingamp (France) (AFP) / © 2025 AFP