L'Olympique lyonnais se rend à Glasgow pour défier les Rangers, jeudi (21h00) en Ligue Europa, avec l'élan d'une mini-série de victoires à l'assise certes fragile, mais porteuse d'enseignements sur la frontière entre titulaires et remplaçants.
Les rivaux ont épousé des trajectoires semblables avant leur duel à l'Ibrox stadium: un décollage manqué (3 victoires en 7 matches pour Glasgow) voire totalement raté (1 succès en 5 rencontres pour l'OL), puis un redressement amorcé fin septembre.
Les Ecossais abordent ainsi le rendez-vous européen avec quatre victoires de suite, le tout sans but encaissé; les Français viennent eux de gagner deux fois d'affilée, contre l'Olympiakos (2-0) et à Toulouse (2-1).
Si les six points acquis en l'espace de quatre jours n'ont pas généré d'euphorie, loin de là, ils ont au moins eu le mérite de donner un peu d'air et quelques enseignements à Pierre Sage.
Avant cela, l'entraîneur lyonnais prenait la marée et se trouvait à mille lieues du redressement miracle accompli durant la seconde partie du dernier championnat. Les résultats ont un peu stabilisé l'embarcation fragile de l'ancien intérimaire, confirmé en juillet jusqu'en 2026.
La victoire à Toulouse, la première cette saison à l'extérieur, a été arrachée dans le temps additionnel sur une action de Rayan Cherki bonifiée par Malick Fofana, lui aussi remplaçant au coup d'envoi.
Le milieu offensif français et l'ailier belge, 21 et 19 ans respectivement, ont fait un pas de plus vers le "onze" de départ, autant par leurs performances individuelles que par la faillite de leurs concurrents aux mêmes postes.
- Formules multiples -
A Toulouse, Pierre Sage a fustigé les attitudes qui lui sortaient "par les yeux" de certains titulaires du jour, entre "erreurs techniques" et absence de solidarité: "la réaction quand le collègue perd (le ballon), les joueurs s'arrêtent et se plaignent un peu. Ce n'est pas bon".
Le technicien a notamment pointé du doigt Wilfried Zaha et Georges Mikautadze, deux recrues de l'été, parmi les mauvais élèves.
L'international géorgien déçoit particulièrement, au regard des grandes attentes ayant escorté son arrivée. Il n'a toujours pas marqué cette saison, comme le capitaine Alexandre Lacazette d'ailleurs.
En attaque, Sage a tenté des combinaisons multiples sans vraiment trouver de solution satisfaisante à ce jour. Il n'a maintenu qu'une fois la même formule (Lacazette et Gift Orban) d'un match sur l'autre, lors du nul 0-0 à Lens puis durant le match perdu 3-2 contre Marseille.
Il s'est refusé pour l'heure à titulariser Cherki, écarté du groupe en début de saison mais décisif à chacune de ses entrées depuis qu'il a été réintégré.
Quant à Fofana, il souhaiterait le voir mordre le ballon comme il le fait en sortie de banc. Autrement dit, qu'il ne se contente pas d'un rôle de remplaçant dans lequel il excelle jusqu'à présent.
Peu importe la composition de départ, il faudra collectivement pour les Lyonnais absorber la pression d'un sommet à l'Ibrox stadium, temple intimidant des "Gers" de Philippe Clement, ancien entraîneur de Monaco.
Les Ecossais n'y ont perdu qu'un seul de leurs 17 derniers matches européens. C'était contre... Lyon (0-2), en septembre 2021, déjà en Ligue Europa.
Cette saison, "on a déjà été confronté au public lensois, à de bonnes équipes aussi chez nous, on a joué à Rennes aussi. On est à même à répondre à ce genre de contexte de jeu. Après, c'est ici un stade historique avec un club historique contre lequel on se doit de faire une performance historique", a lancé Sage mercredi face aux médias.
Par Jérémy TALBOT / Glasgow (AFP) / © 2024 AFP