"Le sport féminin est encore sous-représenté dans les médias même s'il y a eu un progrès, a-t-elle regrété au micro de Rugby & Cie. Dès que l'on a pu voir des matchs de football ou de rugby féminin, les gens ont vu que c'était formidable. Une meilleure visibilité peut inciter les gens à pratiquer ces sports."Un problème de visibilité du sport féminin qui vient aussi des institutions. "On a un problème de mutualisation des moyens dans le sport. Les moyens vont vers les équipes les plus médiatisées, alors qu'ils devraient aider les équipes qui en ont le plus besoin."
"Il faudrait aussi combattre le sexisme dans la société"
Un problème politique pour Marie-George Buffet : "Si les ligues ou les fédérations ne veulent pas mutualiser les moyens, il faudra passer par le législatif." Pour se faire, l'ancienne ministre des sports a plusieurs propositions : "Déjà il faudrait faire en sorte que chaque équipe professionnelle comporte une équipe féminine. Il faudrait aussi combattre le sexisme dans la société, parce que le sport en est le reflet. De ce côté-là, je ne trouve pas que l'on avance en ce moment. Il y a encore des sports pour les filles, comme la danse ou les sports de glace. Et des sports de garçons, comme le foot ou le rugby. La pratique féminine a été plus rapidement reconnue dans la pratique individuelle. Alors qu'on a des équipes féminines remarquables. Comme c'est le cas au handball, au basket-ball ou au football. Il faut enfin casser les images sur les corps des hommes et des femmes. C'est tout un tas de préjugés qu'il faut attaquer."Si certains objectent que le sport masculin est plus attirant car plus rapide, l'ancienne ministre, elle, récuse cet argument : "On peut être attiré par autre chose que la vitesse et la force dans une pratique sportive. Et plus les femmes pratiqueront les sports en nombre, plus l'écart entre hommes et femmes dans ces domaines va se réduire."