Tête d'affiche de l'UFC Paris samedi à Bercy, Benoit Saint-Denis, ancien militaire des forces spéciales, aime mettre en avant son "engagement chevaleresque" et décrit le MMA comme un sport de "gentlemen".
Comme le laissent deviner ses nombreux tatouages, de Jeanne d'Arc dans le dos à la croix des Templiers sur le torse, la chevalerie, "c'est (s)on éducation". "C'est un peu cliché mais j'ai grandi avec Lancelot, avec la quête du Graal et les aventures militaires de toutes sortes", raconte Saint-Denis à l'AFP, au moment de monter dans la cage de l'UFC pour la huitième fois de sa carrière.
"Le MMA, s'il est pratiqué intelligemment, c'est le sport originel, ça remonte au pugilat. C'est la quête de l'art martial le plus efficace, de l'homme le plus fort. Le MMA permet de répondre à cette question parce qu'on a tout le panel technique employable."
"Mais avec des règles de gentlemen", assure-t-il. "C'est très réglementé pour que le spectacle reste sportif."
A 28 ans et après une progression météoritique dans les arts martiaux mixtes, le Français s'impose désormais comme l'une des stars tricolores de la discipline, aux côtés des Ciryl Gane, Manon Fiorot ou autre Cédric Doumbé.
- "Couteau suisse" -
"J'ai eu la chance de voir grandir le MMA en parallèle de ma carrière. Le MMA est arrivé en France au moment où ma carrière a pleinement explosé, ça m'a beaucoup aidé", reconnaît celui qui s'est lancé dans les sports de combats après une carrière de plusieurs années dans l'armée.
Ce parcours atypique, "BSD" a choisi de le retracer dans une BD, intitulée "God of War", son surnom de combattant, parue récemment (éd. Marabulles). Il y évoque son enfance, ses années dans les forces spéciales et les liens entre sa formation militaire et le MMA.
"J'ai eu la chance aussi de me donner les moyens pour me lancer à fond dans chaque aventure", poursuit-il, expliquant voir des points communs entre les deux mondes.
"Dans les forces spéciales, il faut avoir un gros potentiel intellectuel car il y a tout un panel technique à maîtriser", développe-t-il. "Cela demande du sang-froid, de l'intelligence, et ça m'a permis d'acquérir une certaine discipline. Il faut être un peu un couteau suisse pour optimiser son entraînement entre la chute libre, la plongée, le tir, le 4x4..."
"Etre combattant de MMA, c'est un peu comme être un décathlète ou un triathlète, il y a plusieurs disciplines et il faut répartir son temps intelligemment entre elles. C'est quelque chose d'important dans le MMA comme dans les forces spéciales."
"En MMA, j'ai progressé très vite, et si j'ai réussi, c'est parce que j'ai travaillé au maximum chacune des disciplines en optimisant mon emploi du temps."
- "Un gros test" -
Opposé samedi au Brésilien Renato Moicano, Saint-Denis mesure l'importance de ce combat pour repartir de l'avant dans la catégorie des -70 kg, six mois après une défaite au goût amer contre Dustin Poirier.
Diminué par une infection à un staphylocoque, "BSD" avait subi un coup d'arrêt en s'inclinant par KO au deuxième round, alors qu'il restait sur cinq victoires consécutives dans les rangs des poids légers.
"Je dois produire une performance de haut niveau contre Moicano, c'est un adversaire sérieux, je m'attends à un combat relevé et ce sera la guerre", a-t-il lancé mercredi en conférence de presse. "Mon boulot c'est de vous donner un combat très engagé, qui donne envie à l'UFC de me donner plus, et pour ça, c'est à moi de faire une bonne prestation."
"C'est un gros test et c'est ce que j'attends de ce combat: prouver ma place et être testé. Et j'en suis convaincu, ça va être un beau combat", promet-il.
Par Diane FALCONER / Paris (AFP) / © 2024 AFP