Du cousu main: la France de Didier Deschamps se retrouvera dans un groupe à sa mesure pour les qualifications du Mondial-2026 avec soit l'Ukraine soit la République tchèque comme adversaire principal, en fonction de sa participation ou non au Final Four de la Ligue des nations.
Si les Bleus battent la Croatie en quarts de finale les 20 et 23 mars, ils retrouveront l'Ukraine, l'Islande et l'Azerbaïdjan dans une poule de quatre équipes, selon le tirage au sort effectué vendredi au siège de la Fédération internationale de football (Fifa) à Zurich.
Le parcours des hommes de Didier Deschamps, qui tentera d'atteindre une septième phase finale en sept campagnes comme sélectionneur, commencerait alors en septembre.
S'ils sont éliminés par les joueurs au damier rouge et blanc sur la route des demi-finales de la Ligue des nations, les Français seraient reversés dans un groupe de cinq avec la République tchèque, le Monténégro, une nation que la France n'a jamais affrontée, les Îles Féroé et Gibraltar, déjà corrigé sur la route de l'Euro-2024 (3-0/14-0).
"On a sept adversaires potentiels avec des profils différents, a réagi le sélectionneur, champion du monde en 2018. On en sait un peu plus mais on ne sait pas tout encore. C'est compliqué de comprendre le tirage. Il y a moins de visibilité, mais le maître-mot est de s'adapter".
Deschamps a également indiqué ne surtout pas vouloir jouer le duel contre la Croatie "pour être soit dans le groupe de cinq ou dans le groupe de quatre". "Cela aura une incidence mais ce qui est plus problématique, c'est la supervision de ces équipes puisqu'il faudra beaucoup de monde pour voir nos adversaires potentiels", a-t-il ajouté.
- Éviter la deuxième place -
Quels que soient leurs opposants, le statut de tête de série des partenaires de Kylian Mbappé, finalistes de la Coupe du monde 2022, demi-finaliste du dernier Euro et deuxième du classement Fifa, les a bien protégés.
Puis leur bonne fortune leur a permis d'éviter les adversaires les plus coriaces du deuxième chapeau comme la Turquie, la Hongrie, la Norvège d'Erling Haaland et Martin Odegaard ou la Pologne de Robert Lewandowski.
Il ne faudra cependant pas se rater car seuls les premiers de groupe seront directement qualifiés pour la Coupe du monde aux États-Unis, Canada et Mexique (11 juin-11 juillet 2026).
Les douze deuxièmes, rejoints par quatre équipes promues grâce à leurs résultats en Ligue des nations, entreront dans d'incertains barrages pour déterminer les quatre derniers qualifiés européens, qui seront en tout seize pour cette première édition à 48 participants.
La France n'a plus raté un grand tournoi depuis le Mondial-1994 aux États-Unis, où Deschamps joueur avait vécu la traumatisante élimination à la dernière seconde contre la Bulgarie (défaite 2-1) en novembre 1993.
S'il se retrouve dans le groupe de quatre, le sélectionneur recroisera l'Ukraine qui lui laisse un bon souvenir, un barrage renversant pour arracher le billet pour le Mondial-2014 (0-2/3-0), l'Islande, contre laquelle les Bleus n'ont jamais perdu, et l'Azerbaïdjan, qui avait encaissé un mémorable 10-0 à Auxerre en 1995.
- Choc Serbie-Albanie -
Si la Croatie lui barre la route du Final Four de Ligue des nations, l'équipe de France devra cravacher dès le mois de juin 2025. Son dernier match contre la République tchèque est une défaite 2-0 en amical au Stade de France, en février 2003, mais les Tchèques n'ont plus réussi à se qualifier pour une Coupe du monde depuis celle de 2010.
Le Monténégro et surtout les Îles Féroé et Gibraltar sont des adversaires largement à la porté des Bleus.
L'entremêlement des calendriers de la Ligue des nations et des qualifications au Mondial a accouché de ce tirage au sort complexe.
Il a cependant ménagé quelques affiches intéressantes, en fonction des résultats des quarts de finale de Ligue des nations. L'Espagne ou les Pays-Bas affronteront soit la Pologne soit la Turquie, et l'Italie ou l'Allemagne devront ferrailler avec la Norvège.
Le tirage promet aussi un choc électrique sur le plan géopolitique entre la Serbie et l'Albanie dans la poule de l'Angleterre. Mais les principales nations européennes ont dans l'ensemble été ménagées. Comme la France.
Par Keyvan NARAGHI, Emmanuel BARRANGUET à Paris / Zurich (AFP) / © 2024 AFP