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Mondiaux de cyclisme: Pauline Ferrand-Prévot, le retour de la reine qui fait peur

Par AFP

"Elle fait peur à tout le monde." Le grand retour sur route de Pauline Ferrand-Prévot fait sensation aux Mondiaux de cyclisme à Zurich et offre un atout considérable à l'équipe de France. Mais la championne olympique de VTT assure d'abord vouloir jouer "collectif".

Emmanuel DUNAND - AFP/Archives

"Elle fait peur à tout le monde." Le grand retour sur route de Pauline Ferrand-Prévot fait sensation aux Mondiaux de cyclisme à Zurich et offre un atout considérable à l'équipe de France. Mais la championne olympique de VTT assure d'abord vouloir jouer "collectif".

Jeudi soir, dans le petit village suisse de Dürnten, où les Bleus ont pris leurs quartier, tout tournait autour de la médaillée d'or de Paris, à deux jours de la course en ligne.

Trois ans après sa dernière course sur route, aux Championnats de France à Epinal, dix ans pile après son titre mondial sur route en Espagne et deux mois après son sacre olympique en VTT, la reine est sur le point de revenir à ses premiers amours et la simple perspective de la revoir sur le bitume met le cyclisme français en ébullition.

Paul Brousse est encore sous le choc. "Ça s'est fait après les Jeux Olympiques. Bon nombre de sélectionneurs auraient aimé avoir ce coup de téléphone. Je n'ai pas eu à réfléchir très longtemps. On parle d'une athlète hors du commun", souligne le sélectionneur des Bleues.

"C'est moi qui ai appelé Paul, je suis contente qu'il m'ait dit oui", répond "PFP" qui avait annoncé en août qu'elle revenait sur la route en 2025 sous les couleurs de l'équipe Visma-Lease a bike dans l'optique de "gagner le Tour de France dans les trois prochaines années".

- "Pas frustrant" -

La Française Pauline Ferrand Prevot championne olympique de VTT, le 28 juillet 2024 à Paris

La Française Pauline Ferrand Prevot championne olympique de VTT, le 28 juillet 2024 à Paris

John MACDOUGALL - AFP/Archives

Très rapidement, l'idée de reprendre dès ces Mondiaux à Zurich a fait son chemin. "J'ai regardé le circuit et j'ai vu que ça pouvait me convenir. Mais je suis d'abord là pour prendre mes marques pour l'année prochaine, voir où j'en suis et ce que j'ai à travailler durant l'hiver", dit-elle.

Son grand retour pourrait être mal vécu par certaines coéquipières qui sont là depuis des années et présentent de sérieuses références. Elles sont trois à avoir terminé dans le Top 10 du dernier Tour de France avec Evita Muzic 4e, Cedrine Kerbaol 6e, et Juliette Labous 9e.

"Non ce n'est pas frustrant, jure Evita Muzic, car on va plus parler du cyclisme féminin et de l'équipe de France. Et elle le mérite. Elle a un palmarès extraordinaire. C'est forcément un atout en plus pour nous."

"C'est vraiment bien pour nous, ça tire vers le haut", abonde Juliette Labous.

Consciente de devoir s'intégrer dans un collectif, "PFP", qui fonctionnait en solitaire sur le VTT, assure qu'elle n'aura "aucun problème à travailler pour n'importe quelle fille dans le groupe, c'est sûr et certain. Je suis vraiment là pour soutenir l'équipe."

- "Tant mieux si je fais peur" -

"Je suis consciente que le niveau a évolué et c'est à moi de me remettre à la page. En termes de watts je pense être parmi les meilleures. Mais je peux progresser en termes de placement mais aussi dans la nutrition. En VTT, ça dure entre 1h20 et 1h30, c'est différent d'une course de 4 heures. Je ne pense pas être au niveau de Juliette ou Evita sur une fin de course", ajoute même celle qui compte pas moins de quinze titres mondiaux dans toutes les disciplines du vélo (route, cyclo-cross, VTT, gravel).

Si la Rémoise de 32 ans la joue modeste, son talent, son aura et son immense carrière soulèvent de grands espoirs dans le camp français.

"Le regard des adversaires va être différent, c'est un gros point d'interrogation pour les autres nations. Tout le monde a peur de ce que peut faire Pauline samedi", souligne Paul Brousse qui verrait bien "PFP" dans un rôle d'électron libre prête à détonner la course.

"Elle fait peur clairement et ça peut nous aider", abonde Muzic.

"S'il faut attaquer en début de course pourquoi pas ?", répond Ferrand-Prévot, "en forme" après cinq semaines de stage d'altitude à Andorre. Mais là encore, elle s'efforce d'abord à faire profil bas, en disant: "Tant mieux si je fais peur, ça laissera plus la place à mes coéquipières."

Par Jacques KLOPP / Dürnten (Suisse) (AFP) / © 2024 AFP

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