Noël Le Graët a retiré sa plainte pour diffamation contre l'ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui ne sera donc pas jugée comme prévu par la Cour de justice de la République (CJR), a indiqué jeudi à l'AFP Thierry Marembert, avocat de l'ancien patron du football français.
L'ancienne ministre a annoncé elle-même sur X ce retrait de plainte : "Noël Le Graët a fait savoir à la CJR qu’il retirait sa plainte en diffamation contre moi. En cas de procès, il aurait eu à revenir devant la Cour sur les écarts répétés de langage et de comportement qui l’avaient conduit à démissionner de la Fédération française de football", a écrit Mme Oudéa-Castera jeudi.
"Comme à l'époque pour sa démission, il prend une sage décision pour lui comme pour la Fédération française de football (FFF)", a encore lancé l'éphémère ministre de l'Education nationale, début 2024.
Sollicité par l'AFP, Me Marembert a "confirmé le retrait de la plainte, qui date de mardi".
"La justice a tranché. Noël Le Graët s’est longuement expliqué, a été crû et a été innocenté", a-t-il poursuivi.
M. Le Graët a bénéficié le 17 octobre d'un classement du parquet de Paris pour infraction insuffisamment caractérisée, dans l'enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte 18 mois plus tôt et qui avait précipité la chute du "menhir" du football français.
"Les Français n’ont pas besoin de Noël Le Graët pour se faire leur opinion de +AOC+", telle qu'est surnommée l'ex-ministre, a cinglé Me Marembert. "Inutile de perdre du temps."
Son client "entend se consacrer à sa famille et au monde du football, ses deux grandes passions, à qui il a encore beaucoup à apporter", a-t-il ajouté.
Une source judiciaire a confirmé à l'AFP la réception par la CJR d'un courrier daté de mardi "émanant des conseils de M. Le Graët et faisant état de son intention de se désister de (sa) plainte en diffamation".
"Il appartiendra à la CJR de tirer les conséquences de ce désistement, s’il était confirmé, lors de l’audience qui s’ouvrira le 3 décembre" et qui était prévue pour durer jusqu'au lendemain, a ajouté cette source.
Comme le prévoit le droit de la presse et sauf cas particuliers, le désistement du plaignant met procéduralement un terme à l'action engagée lorsqu'il est effectif.
Après onze années de règne, entre succès sportifs, redressement économique et épilogue dans la tempête médiatique, M. Le Graët avait quitté la tête de la FFF fin février 2023 sous pression.
Il avait été fragilisé par des déclarations maladroites sur l'icône Zinédine Zidane et surtout par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié, notamment à travers des "SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d'autres". Des accusations que M. Le Graët niait farouchement.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP