Le match du Stade français a finalement été reporté pour des raisons de sécurité. C'est une bonne décision selon toi ? Je ne sais pas si c'est une bonne décision. J'étais plutôt pour jouer. Je pense que les joueurs et le public étaient plutôt pour reprendre une vie normale. Mais évidemment, il faut être certain que toutes les conditions soient réunies pour que le match puisse avoir lieu. Comme ces conditions n'étaient pas réunies, c'était la décision la plus sérieuse. Paris est encore sous le choc, les interventions se poursuivent. Pour toi, quel sentiment domine aujourd'hui ? La peur ? La colère ? Ce sont les deux. Maintenant, sincèrement, pour vivre dans Paris tous les jours, les gens ont repris la vie le plus normalement possible et c'est quelque chose de très positif. J'ai la sensation que les gens qui ne vivent pas à Paris ont plus peur que les Parisiens. Mais il faut que tout redevienne normal le plus vite possible, même ce ne sera plus jamais comme avant et qu'il y aura un mode de fonctionnement que l'on n'a pas connut jusqu'à présent. Il va falloir le respecter parce que ça fait partie de notre vie. Tout le monde a été touché. Le symbole qu'est notre mode de vie a été atteint. Le but recherché était que l'on se terre dans des peurs. Ça, il faut le combattre. Comment expliques-tu le début de saison difficile du Stade français après leur titre de champion de France ? C'est une décompression post-titre ?C'est un peu de ça, mais ce n'est pas la principale explication. Il y a peut-être aussi une avalanche de blessures qui n'a pas favorisé un début de saison réussi. Sur certains postes, il y a eu aussi une mauvaise anticipation en temre d'effectif. Ce qui n'a pas permis au Stade français de repartir dans une dynamique positive ce qui les a mis en difficulté.Tu es inquiet ? Oui parce que je préférerais les voir en haut du classement et aujourd'hui ce n'est pas le cas. Mais le résultat de l'an passé était exceptionnel et inattendu. Ce qui a fait que même si le club allait mieux on ne s'attendait pas forcément à être champions. Nous les joueurs en premier. La structuration qui doit suivre un titre n'est peut-être pas à la hauteur des résultats sportifs. Maintenant, il faut regarder devant. La situation comptable n'est pas catastrophique, mais préoccupante. J'ai confiance dans leur capacité à rebondir. Tu es un jeune retraité. Tu as rejoint l'équipe de la mairie de Paris. Explique-nous quelle est ta mission ?Ma mission est assez large. Je suis conseillé au sport dans le cabinet de la maire de Paris. Je chapeaute tout ce qui concerne le sport à Paris. Ca va de l'organisation des événements dans la ville que ce soit une course de quartier ou l'organisation de l'Euro 2016. À plus long terme, je travaille aussi sur la candidature de la ville pour les JO 2024. Suite aux récents événements, quels sont les dossiers prioritaires aujourd'hui ? Les questions de sécurités sont sûrement au premier plan comme les fanzones ?On en a parlé avec la cellule qui s'occupe de l'organisation de l'Euro. C'est évidemment une question qui se pose surtout dans une fanzone qui est ouverte contrairement à un stade. Il faudra assurer une certaine sécurité. Pour le moment, aucune décision n'a été prise. Mais on va tout faire pour sécuriser ces zones importantes qui permettent d'accueillir le public. On fera le maximum pour que les gens puissent venir avec une sécurité garantie pour que les gens puissent profiter de l'Euro. Paris est candidate pour les jeux de 2024. Selon toi la clef du projet serait que les sportifs portent le projet ? Ce sera une des clefs. On a tiré les enseignements de nos échecs précédents en terme de candidature. L'objet de notre candidature et qu’elle soit majoritairement portée par le monde sportif. Je peux vous garantir la détermination de l'ensemble des sportifs français à s'investir dans cette candidature et cet objectif-là. Au regard du monde entier, ce qui s'est passé à Saint-Denis alors que la ville a été choisie pour accueillir le site des JO, est-ce que ça peut jouer en votre défaveur ?C'est une question qui est posée. J'ai la naïveté de croire que non. Je suis certain que l'on va trouver des garanties sécuritaires pour que ce ne soit pas un problème. Il faut avoir à l'esprit que le territoire de Saint-Denis à un potentiel d'accueil du public en raison de la présence du Stade de France. Un événement comme ça peut avoir des conséquences très positives. Et au vu des événements récents, on a pu constater que Saint-Denis a des problématiques territoriales importantes. Les jeux seraient un outil de développement formidable pour ce territoire.Pour toi c'est donc le début d'une carrière politique ? Je ne sais pas du tout. Ce n'est pas un objectif pour le moment. Mon objectif est de répondre au mieux aux objectifs que l'on m'a confiés pour que l'on puisse mieux pratiquer et que les Parisiens fassent encore plus de sport dans des conditions qui vont s'améliorer de mois en mois. Pour l'instant, je me cantonne simplement à bien remplir mon rôle pour bien remplir mes objectifs.
Pierre Rabadan : "Ce ne sera plus jamais comme avant"
Par Justin Boche
Pierre Rabadan, l'ancien joueur historique du Stade français aujourd'hui membre du cabainet de la maire de Paris Anne Hidalgo, était l'invité de Sud Radio Sport.