En vigueur depuis 2011, le fair-play financier fait aujourd'hui partie intégrante du football européen. Pour l'UEFA, “Le fair-play financier a pour objectif d'améliorer la santé financière générale du football interclub européen.” Pour faire simple, il s'agit d'éviter l'endettement des clubs, en exigeant qu'ils ne dépensent plus que ce qu'ils gagnent. Une contrainte ayant pour but de favoriser, à travers une gestion financière saine, l'équité entre les clubs dans les compétitions européennes. Une obligation qui peut être contournée dans une certaine limite. En effet, le règlement de l'UEFA prévoit que “les clubs peuvent dépenser jusqu'à cinq millions d'euros de plus que ce qu'ils gagnent par période d'évaluation (trois ans). Et leurs pertes peuvent même dépasser ce seuil jusqu'à une certaine limite, si elles sont entièrement couvertes par une contribution ou un paiement direct par le(s) propriétaire(s) du club ou une partie liée.” Des pertes pouvant aller jusqu'à 45 millions d'euros aujourd'hui, puis 30 millions pour les trois prochaines saisons.
Un arsenal de sanctions déjà actif
En cas de non respect de la règle, l'UEFA a prévu des sanctions sportives et financières. Par ordre croissant, l'autorité peut adresser : “une mise en garde, un blâme, une amende, une déduction de points, la rétention de recettes provenant d’une compétition de l’UEFA, l'interdiction d’inscrire de nouveaux joueurs dans des compétitions de l’UEFA, la restriction du nombre de joueurs qu'un club peut inscrire pour participer aux compétitions de l'UEFA, l'exclusion de compétitions en cours et/ou de compétitions futures, et enfin le retrait d’un titre ou d’un mérite.” Tout un panel de sanctions applicables en fonction de la gravité de l'infraction. Un arsenal répressif qui a déjà été utilisé par l'instance européenne. En effet Hull City, le Panathinaikos, l'Hapoel Tel Aviv et le Ruch Chorzow ont déjà été sanctionnés d'un amende de 200 000 euros pour non-respect des niveaux autorisés de déficit pour l'exercice 2013/2015. Le Paris Saint-Germain, seul club français étant vraiment concerné par le fair-play financier, a lui aussi été sanctionné. En effet, le club parisien a été condamné en mai 2014 à une amende de 20 millions d'euros plus 40 ME avec sursis, d'un encadrement de sa masse salariale et de son budget "transfert" et d'une limitation du nombre de joueurs inscrits en Ligue des Champions à 21. Une décision qui n'a pas plu à certains supporters parisiens, qui ont porté plainte contre l'instance européenne. La règle du fair-play financier est donc déjà pleinement active et provoque déjà de nombreux débats dans le monde du football. Alors le fair-play financier est-il vraiment équitable ?Ce sera notre débat du soir en direct dans Rugby & Cie.