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Ski alpin: Federica Brignone, tempête sur la neige

Même si elle affiche (la plupart du temps) un sourire éclatant et assure être (un peu) plus apaisée, Federica Brignone a, en plus d'un exceptionnel toucher de neige, un sacré caractère qui lui a permis de remporter la Coupe du monde de ski alpin pour la deuxième fois.

Martin BERNETTI - AFP/Archives

Même si elle affiche (la plupart du temps) un sourire éclatant et assure être (un peu) plus apaisée, Federica Brignone a, en plus d'un exceptionnel toucher de neige, un sacré caractère qui lui a permis de remporter la Coupe du monde de ski alpin pour la deuxième fois.

Son sacre est devenu officiel samedi lorsque la dernière descente de la saison, à Sun Valley, a été annulée en raison de la météo.

Quand elle a dû brosser son portrait pour le magazine Sportweek, la meilleure skieuse italienne de l'histoire de la Coupe du monde, avec ses 37 victoires et désormais deux globes de N.1 mondiale, ne s'est pas ménagée. Comme souvent.

"Perfectionniste, très têtue et vraiment exigeante", "méchante et dure avec moi-même", a-t-elle énuméré au fil d'un long entretien.

Son frère Davide, un ancien skieur devenu son entraîneur, confirme: "J'aimerais qu'elle prenne les choses avec plus de philosophie et qu'elle digère plus rapidement ses phases de colère".

"Mais c'est aussi parce qu'elle est comme ça qu'elle en est là", admire le frangin-coach qui partage sa passion du surf.

Dans la famille Brignone, le ski est une évidence: la mère, Maria Rosa Quario, a remporté quatre slaloms de Coupe du monde dans les années 1980 et terminé 4e des JO-1980 tandis que le père, Daniele, est devenu sur le tard moniteur.

- Géante du géant -

L'Italienne Federica Brignone durant le slalom géant d'Aspen le 28 novembre 2009

L'Italienne Federica Brignone durant le slalom géant d'Aspen le 28 novembre 2009

EMMANUEL DUNAND - AFP/Archives

Née le 14 juillet 1990 à Milan, Federica a découvert le ski à trois ans quand ses parents se sont installés à La Salle, près de Courmayeur dans le Val d'Aoste, aux confins de la France.

"Depuis que nous sommes enfants, rappelle Davide, nous avons tout fait avec des skis aux pieds, sans penser, au moins jusqu'à l'adolescence, à devenir des champions, mais par pur plaisir. C'est ce qui explique sa facilité naturelle sur la neige".

Avant d'atteindre le sommet du ski mondial, Brignone a suivi le parcours de tout espoir, sans brûler les étapes: débuts en Coupe du monde à 17 ans, un titre mondial juniors en 2009, suivi la saison d'après de son premier podium en Coupe du monde.

S'il lui faudra attendre 2015 pour signer sa première victoire sur le circuit mondial (géant de Sölden, en Autriche), "Fede" réussit un retentissant coup d'éclat pour ses premiers Mondiaux, en 2011, avec une deuxième place en géant.

C'est encore sa discipline de prédilection qui lui offre, à sa troisième participation aux JO en 2018, la première (3e) de ses trois médailles olympiques.

- "Tout à fond" -

L'Italienne Federica Brignone salue les spectateurs après sa victoire dans le slalom géant des Mondiaux-2025 de Saalbach le 13 février 2025

L'Italienne Federica Brignone salue les spectateurs après sa victoire dans le slalom géant des Mondiaux-2025 de Saalbach le 13 février 2025

Dimitar DILKOFF - AFP/Archives

Jusqu'à l'apothéose inattendue dans le contexte très particulier de la pandémie de Covid-19 qui abrège la saison 2019-20: alors que la triple tenante du titre, l'Américaine Mikaela Shiffrin, s'est réfugiée aux Etats-Unis depuis le décès brutal de son père, Brignone finit l'hiver au sommet du classement mondial.

Son deuxième globe et ses Mondiaux-2025 (or en géant, argent en super-G) ne sont en revanche pas le fruit d'un quelconque coup de pouce du destin, mais le résultat d'une remise en question.

Après les Championnats du monde 2021 complétement ratés de Cortina d'Ampezzo (abandons en géant et combiné), elle a frappé du poing sur la table et obtenu de la Fédération italienne que son frère devienne son entraîneur.

"Les trois dernières saisons ont vraiment été belles (...) Je suis dans un état d'esprit positif, je prends les choses plus tranquillement, je les vis de manière plus relax", assure cette parfaite francophone.

Phénomène de longévité, épargnée par les graves blessures, Brignone n'est pas aussi connue que Sofia Goggia, autre caractère bien trempée du ski italien avec qui les relations, un temps compliquées, se sont apaisées et font le bonheur des publicitaires, annonceurs et émissions de TV.

Mais "Fede" s'en accommode bien: elle est déjà tournée vers --sans doute-- son dernier objectif, les JO-2026 de Milan Cortina, en quête du seul titre qui manque à son palmarès.

Sur son casque, elle a fait peindre un tigre: "C'est un animal qui n'abandonne jamais, qui, même blessé, se relève et essaie de se battre jusqu’au bout. Et moi dans ma vie, je fais tout à fond", sourit-elle.

Par Jérôme RASETTI / Rome (AFP) / © 2025 AFP

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