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Ski: "J'ai tout remis en question", assure Miradoli qui a pensé arrêter

Romane Miradoli, qui est montée sur son quatrième podium en Coupe du monde de ski alpin la semaine passée après une période de disette, a expliqué à l'AFP s'être à un moment sentie "dans l'impasse", au point d'envisager l'arrêt de sa carrière.

Joe Klamar - AFP

Romane Miradoli, qui est montée sur son quatrième podium en Coupe du monde de ski alpin la semaine passée après une période de disette, a expliqué à l'AFP s'être à un moment sentie "dans l'impasse", au point d'envisager l'arrêt de sa carrière.

La skieuse âgée de 31 ans, seule Française à avoir connu un Top 3 cet hiver, est engagée dimanche dans le super-G des finales à Sun Valley (Etats-Unis, Californie), et a retrouvé l'envie de "s'éclater", à moins d'un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina.

QUESTION: Que vous apporte ce podium retrouvé à la Thuile (Italie) la semaine dernière (3e du super-G)?

REPONSE: "Ca fait du bien, j'étais la Romane au départ qui a juste envie de s'éclater, de tailler des courbes. C'était compliqué jusque là, je me suis bien triturée le cerveau pour comprendre ce qui n'allait pas. J'étais rentrée dans un cercle vicieux. Pendant trois semaines en janvier on avait de grosses échéances, je fonçais la tête dans le guidon, et les Mondiaux en février à Saalbach ça a été le pompon (15e du super-G, 23e de la descente). Derrière on a eu quelques jours à la maison, d'entraînement, avec la pression qui redescend. J'ai fait le point. Je suis revenue avec plein de jus. J'étais bien. J'ai dit que je ne lâcherais pas. Je savais que mon ski était là quand même."

Q: Vous dressez un dur bilan de votre début de saison...

R: "J'avais plein de doutes cet hiver, j'ai tout remis en question. J'étais tellement dans une impasse que je me suis dit que j'étais peut-être arrivée au bout. Ça a été passager. Je ressentais plein de choses qui n'étaient pas du tout cohérentes. C'était hyper déstabilisant. Après, je me suis dit que je ne pouvais pas arrêter comme ça, pas en milieu de saison, encore moins à un an des Jeux. Je me suis revue il y a trois ans aux JO de Pékin, à pleurer en bas de la descente (13e) en me disant qu'il faudrait attendre quatre ans pour revivre ça. Je me suis dit que ce n'était pas possible. Je sais que j'ai encore des belles choses à aller chercher."

Q: Quels changements avez-vous décidé d'apporter?

R: "Dans mon staff proche, je vais changer de technicien l'année prochaine. Un peu de renouveau, des fois, ça permet juste de voir les choses différemment, d'aider à se retrouver soi-même. C'est dur quand il y a une énergie un peu négative. On a un manque de résultats dans le groupe. C'est lourd pour tout le monde. Le staff a beau dire qu'ils sont positifs, ça reste lourd. On est ensemble 24h sur 24. Quand tu veux prendre du recul, ce n'est pas évident, en étant tout le temps avec les mêmes personnes pendant trois semaines."

Q: Jusqu'à quand vous voyez-vous skier en compétition?

R: "J'ai arrêté aussi de me poser cette question, ça faisait partie des limites que je me mettais toute seule. Me dire que j'ai 30 ans, que je n'en ai plus pour longtemps, ce sont des barrières inutiles. Quand je vois Federica Brignone faire la meilleure saison de sa vie à 35 ans... J'arrête de me dire que c'étaient peut-être mes derniers Mondiaux, mes derniers Jeux, ma dernière saison. Je n'en sais rien. J'ai envie de profiter un max."

Q: Quelles ambitions vous donne ce dernier podium?

R: "A chaque fois que j'ai fait un podium, c'était un peu inattendu, puis j'ai eu des soucis familiaux, des blessures. Le gros travail mental c'est de réussir à savoir qu'on peut monter sur la boîte mais qu'il ne faut pas penser aux résultats, pour trouver cette régularité. Je n'ai plus envie d'être celle qui fait un podium comme ça. J'aimerais bien trouver un peu plus de constance."

Propos recueillis par Robin GREMMEL

Par Robin GREMMEL / Sun Valley (États-Unis) (AFP) / © 2025 AFP

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