Ski : l'exceptionnelle renaissance de Jean-Baptiste Grange

Son cri du cœur, à son arrivée en bas de la deuxième manche, en disait long sur la frustration accumulée depuis 4 ans. Pourtant, à ce moment, Jean-Baptiste Grange n'était encore pas assuré d'être médaillé. Mais il savait qu'en établissant le meilleur temps de la deuxième manche, il avait frappé un grand coup.Il ne lui restait plus qu'à voir les derniers skieurs s'élancer et, les uns après les autres, se montrer incapables d'améliorer le temps fixé par le Français. Le Savoyard repart de Beaver Creek avec le titre de champion du monde de slalom, le 2e de sa carrière après celui glané en 2011, et qui avait marqué le début de 4 années ponctuées par des blessures à répétition et par deux opérations."Franchement, j’ai du mal à réaliser. Je me voyais à 10 000 lieues d’avoir la force de faire ça. Il y a eu 4 ans de galère, pas de confiance. Là c’était incroyable. Battre les deux qui étaient devant à la première manche, je ne pensais pas que c’était possible. Je suis comme dans un rêve et je me demande quand je vais me réveiller", déclarait Jean-Baptiste Grange au micro d'Eurosport après la course.Invité de l'émission Rugby & Cie sur Sud Radio, son père, Jean-Pierre Grange a fait part de son émotion : "C’est tellement extraordinaire cette médaille. On savait qu’il était bien mais de là à avoir la médaille, il y a un pas qu’on n’osait pas franchir. Après son titre de 2011, il a eu 2 blessures successives avec deux opérations. On ne revient pas comme ça. Il faut du temps pour tout remettre en place et pour arriver, comme hier, à gagner ce titre."Le président de la fédération française de ski Michel Vion a également tenu à saluer "la belle histoire" écrite par Jean-Baptiste Grange. "C’est un athlète talentueux, champion du monde en 2011, a-t-il notamment rappelé au micro de Sud Radio. Il a eu des blessures, comme c’est souvent le cas en ski et il réinscrit son nom au palmarès 4 ans après. C’est vraiment génial pour lui et pour l’équipe de France."Car cette médaille d'or vient embellir le bilan de la délégation française, qui quitte également le Colorado avec deux médailles de bronze. "S’il n’y avait pas eu cette médaille d’or, ça aurait été un bilan plus que moyen, a reconnu Michel Vion. Là, avec 3 médailles, on est dans l’objectif qu’on s’était fixé. On n'est pas passé loin d’en avoir d’autres avec Guillermo Fayed en descente, Alexis Pinturault sur le super-combiné. C’est un bilan correct et on ne s’enflamme pas. Il faut encore améliorer l’équipe féminine. On est bien conscients des manques qui sont les nôtres."