Le Vendéen Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) a pris vendredi aux Sables-d'Olonne (Vendée) la 3e place du Vendée Globe, célèbre course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance remportée mardi par le Normand Charlie Dalin.
Simon, 34 ans, a franchi la ligne d'arrivée à 1h27 (GMT+1), au terme de 67 j 12 h 25 min de course, environ trois jours après Dalin (Macif), et deux après le Varois Yoann Richomme (Paprec Arkea), complétant ainsi le podium.
"C'était un accueil génial, extraordinaire, par un froid polaire (...) J'en garderai des souvenirs mémorables et j'ai hâte d'y être dans quatre ans", a déclaré le Sablais, fatigué mais très souriant, peu après avoir terminé son premier Vendée Globe, en raison d'un abandon en 2020.
Le marin, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2018, a rapidement été rejoint à bord par son équipe technique, sa compagne et son chien Chiffon, avant de longuement saluer le cortège de bateaux venus l'accueillir dans la baie en levant les bras.
Premier Sablais de l'histoire à terminer sur le podium de la course, il a toutefois dû patienter cette nuit sur son voilier, en raison de la marée, pour s'offrir au lever du jour une remontée du chenal devant des milliers de personnes.
- "Demain y'a vélo !" -
"Demain y'a vélo !", pouvait-on lire sur une imposante affiche accrochée le long des quais par ses coéquipiers du club de triathlon local - tous en maillots de bain malgré le froid, qui a beaucoup fait rire un navigateur très ému au moment de poser le pied sur le ponton.
"Peut-être après demain", a soufflé ce grand sportif. "J'ai hâte d'aller avec eux, mais ils risquent de me ridiculiser. J'ai déjà un ironman à préparer dans cinq mois car j'adore explorer mes limites", a-t-il ajouté, amusé.
Moins d'un an après s'être fracturé une vertèbre lors d'une course qualificative au Vendée Globe, il a été le seul avec Charlie Dalin à parvenir à accrocher une gigantesque dépression au nord des Kerguelen lors du tour du monde.
Rattrapé ensuite par Yoann Richomme, le skipper de Groupe Dubreuil, devenu orphelin de son foil tribord dans l'océan Indien, s'est courageusement accroché à ce duo de tête, avant de se faire distancer peu à peu aux abords du Cap Horn.
Richomme et Dalin sont tous les deux venus saluer le skipper au petit matin, le félicitant d'avoir mené avec brio son bateau en solitaire, alors qu'il avait était conçu pour la navigation en équipage sur l'Ocean Race 2023 (ex-Volvo Ocean Race) par les Américains d'11th Hour.
- Objectif 2028 -
"En terme d'ergonomie, il n'était pas pensé pour le solitaire, mais c'est un super bateau. Il avait déjà fait ses preuves alors que moi pas encore. J'espère les avoir fait aujourd'hui", a simplement dit Simon.
Son sponsor lui a annoncé mercredi vouloir continuer jusqu'au prochain Vendée Globe pour "le gagner un jour", soit en lançant la construction d'un nouveau bateau, soit en achetant un autre voilier.
Simon devient le troisième marin à boucler un tour du monde en moins de 70 jours sur le Vendée Globe, après Richomme et Dalin, qui avait pulvérisé le précédent temps de référence sur l'épreuve (Le Cléac'h, 74 jours, édition 2016/2017) arrivant mardi en 64 jours.
Sur son parcours, le Vendéen a établi la plus grande distance jamais parcourue en 24 heures à bord d'un Imoca: 615 milles nautiques, soit 1.139,6 km.
Parmi les 31 marins devant encore franchir la ligne d'arrivée, le trio Jérémie Beyou (Charal)/Sam Goodchild (Vulnérable)/Paul Meilhat (Biotherm), à la bagarre pour la 4e place, et qui se tient en quelques heures, est attendu en fin de semaine prochaine.
AFP / Les Sables-d'Olonne (France) (AFP) / © 2025 AFP