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Tour de France : Chris Froome en jaune sur les Champs-Élysées

Par Benjamin Rieth

Au terme de trois semaines de course, le britannique Christopher Froome a remporté dimanche soir son quatrième titre dans le Tour de France

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En 2020, le village de Cazères va accueillir une étape du Tour de France.

Christopher Froome a pu savourer tranquillement sa dernière journée de course sur les Champs-Élysées, dimanche, à Paris. La veille, le coureur de la Sky, arrivé 3e du contre-le-montre à Marseille, a définitivement creusé les écarts avec ses concurrents : le colombien Rigoberto Uran est à 54’’, tandis que le français Romain Bardet est relégué à 2’20’’. Le leader de l’équipe AG2R-La Montagne a même failli perdre sa troisième place sur le podium, lors du contre-la-montre, au profit d’un autre autre coureur de la Sky, le basque Mikel Landa, à seulement une seconde au classement général.

Manque de panache

Avec ce quatrième titre, Chris Froome rentre un peu plus dans la légende du Tour de France en devançant Louison Bobet (1953, 1954, 1955) ou Greg LeMond (1986, 1989, 1990). Mais il reste un goût d’inachevé pour le leader de la Sky qui n’a jamais été en mesure de gagner une étape sur ce Tour 2017. En montagne, il a même semblé en difficulté face aux assauts de Romain Bardet, vainqueur à Peyragudes, dans les Pyrénées, ou de l’italien Fabio Aru, victorieux dans le final de La Planche des Belles Filles et qui a délesté le britannique de son maillot jaune pendant deux jours.

Si la performance reste exceptionnelle, il aura donc manqué de panache au britannique pour s’imposer dans le cœur du public. Il n’y a qu’à voir la manière dont une partie des spectateurs l’a sifflé - bêtement - lors de son passage sur les routes. Une victoire résumée durement par une autre légende du Tour, Eddy Merkx : "Il n’a jamais attaqué, n’a rien fait d’exceptionnel"comme le rapporte le JDD. Mais en avait-il besoin pour s’imposer ? Sur les deux courses contre-la-montre du Tour de France 2017, il a prouvé à ses principaux concurrents qu’il restait le meilleur, tandis que dans la montagne, entouré de ses fidèles coéquipiers - débauchés à prix d’or par la Sky, plus gros budget du circuit -, il a contrôlé la course, durcissant le rythme et n’autorisant aucun bon de sortie.

Avec Chris Froome en jaune sur les Champs-Élysées, c’est la victoire de la stratégie des "gains marginaux" qui est célébrée, cette capacité à grappiller seconde après seconde, la tête dans le capteur de puissance, façon robot froid et calculateur, grâce à l'attention portée à tous les détails. Le style manque sûrement de saveur aux yeux du public, mais dans quelques années, il restera le souvenir d’un coureur titré à quatre reprises - au moins - sur la plus prestigieuse des courses cyclistes au monde.

Barguil et Bardet, chouchous du public

Pour trouver de l’émotion dans ce Tour 2017, il fallait se tourner du côté des nouveaux leaders français. D’abord Arnaud Démarre, le sprinteur de la FDJ, vainqueur à Vittel, qui pouvait largement prétendre au maillot vert avant son abandon. Il faut remonter plus de dix ans en arrière pour retrouver un Français vainqueur au terme d’un sprint massif : Jimmy Casper, le 2 juillet 2006, à Strasbourg. Autre Français à avoir étonné cette année, le jeune coureur de Direct Énergie Lilian Calmejane. Pour son premier Tour de France, il s’est imposé sur l’étape des Rousses.

Mais les deux nouveaux chouchous du public s’appellent Romain Bardet et Warren Barguil. Le coureur d’AG2R-La Montagne, 3e au classement général, signe son deuxième podium d’affilé après sa deuxième place en 2016. À 26 ans, il a été l’un des grands animateurs de cette course, se payant même le luxe de mettre tout le monde d’accord à Peyragudes dans les 300 derniers mètres. Pendant trois semaines, il aura fait espérer une nouvelle victoire française sur le Tour - ce qui n’est plus arrivé depuis Bernard Hinault en 1985 -  attaquant à plusieurs reprises le porteur du maillot jaune. Malheureusement, trop faible dans l’exercice du contre-la-montre, il a cédé près de deux minutes dans l’avant-dernière étape, gardant sa place sur le podium pour moins d’une seconde.

L’autre chouchou, Warren Barguil, a signé deux victoires d’étape de prestige. D’abord, celle du 14 juillet, entre Saint-Giron et Foix. Puis, en haut de l’Izoard, où certains ont cru voir Richard Virenque courir à nouveau, tant le coureur de Sunweb lui ressemble dans son style et son physique. D’ailleurs, pour parachever la comparaison, comme son aîné, Warren Barguil a eu la bonne idée de remporter le classement du meilleur grimpeur pour se présenter sur les Champs-Élysées avec le mythique maillot à pois rouge. Un titre auquel vient s'ajouter celui de "Super-combatif du Tour". Dixième du classement général, il dit ne pas encore penser à une victoire final dans le Tour. Mais vu sa prestation, Romain Bardet et Christopher Froome pourrait bien avoir un sérieux concurrent l’année prochaine.

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