Sam Goodchild, Justine Mettraux, Thomas Ruyant et Nicolas Lunven ont tous remonté samedi le chenal des Sables-d'Olonne devant des milliers de personnes enthousiastes, terminant en beauté un Vendée Globe éprouvant jusqu'au bout pour ce quatuor de choc.
Le Britannique Goodchild (Vulnerable), grand animateur des premiers jours de la 10e course autour du monde sans escale et en solitaire, a franchi la ligne d'arrivée au large de la cité vendéenne à 15h03 (GMT+1), en 9e position.
Tenace, le skipper a particulièrement souffert pour terminer son périple après la déchirure de sa grand-voile pendant la remontée de l'Atlantique, alors qu'il naviguait en 4e position.
"Cela fait quatre jours que je gratte, j'ai encore les mains pleine de colle", a expliqué ce marin bricoleur qui a tout rafistolé en mer avant de reprendre sa route au ralenti.
"C'est sûr que c'est un peu dommage, car j'étais encore dans le coup pour le top 5. Mais il faut prendre du recul : pour moi, l'objectif est largement atteint", a-t-il ajouté, ravi.
Il a pu entrer dans le chenal juste après la Suissesse Justine Mettraux, 8e, devenue samedi la navigatrice la plus rapide de l'histoire de la course.
En franchissant la ligne aux alentours de 13h30 en 76 jours 1 heure et 36 minutes, la navigatrice Teamwork - Team Snef a pulvérisé le précédent record féminin détenu par la Française Clarisse Crémer (87 jours, 2 heures, 24 minutes en 2020/2021).
"J’ai l’impression d’avoir bien mené ma barque, d’avoir joué des coups de temps en temps. Le bateau est fatigué, le skipper aussi mais je suis super contente du travail fait par l’équipe", a simplement expliqué "Juju la machine" sur le ponton.
- "De la régate à tous les étages" -
Avec Paul Meilhat (Biotherm), Jérémie Beyou (Charal) et Nicolas Lunven (Holcim - PRB) - tous trois arrivés hier-, mais aussi Thomas Ruyant (Vulnerable) - arrivé samedi matin-, ils ont mené une régate intense, souvent bord-à-bord, pendant plus de deux mois.
Annoncé comme l'un des grands favoris, Ruyant a longtemps été dans le groupe de poursuivants du trio de tête mené par Charlie Dalin (Macif), mais s'est finalement fait décrocher comme le reste de la flotte au milieu de l'océan Indien.
Voie d'eau, problèmes électriques, voile en lambeaux, le marin a eu de nombreux soucis techniques sur son parcours pour son 3e Vendée Globe (abandon en 2016/2017, 6e en 2020/2021).
Il s'est finalement classé 7e, juste derrière Lunven. "Le résultat sportif n'est pas celui que j'espérais en partant, je n'aurais pas signé pour une 7e place à la base, mais cela aurait été bête car c'était finalement une belle course avec de la régate à tous les étages", a dit Ruyant sur le ponton.
Toute la journée le quatuor a été accueilli par des milliers de personnes réunies le long des quais de la citée vendéenne, levant les bras et allumant de nombreuses fusées de détresse.
"Finir, c'est déjà une victoire. Cela n'a pas été tout le temps facile. Vous retrouvez tous ça fait du bien après 75 jours tout seul en mer, je suis très très heureux", a lancé Nicolas Lunven à la foule, très ému une fois revenu à terre.
- Deux arrivées dimanche -
Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) et Clarisse Crémer (L'Occitane) pouvaient encore espérer passer la ligne dimanche en fin de journée pour s'emparer de la dernière place du top 10.
Mais pour éviter une grosse tempête dans le Golfe de Gascogne, Samantha Davies (Initiatives Coeur) et Boris Herrmann (Malizia) ont mis le frein à main et patientent actuellement à hauteur des Açores.
"Je suis tellement déçue de ne pas arriver dimanche et de rallonger mon temps de course. Mais le sens marin est ma priorité, je dois prendre soin de mon bateau qui a fait quasiment un tour du monde", a expliqué Davies vendredi.
La 10e édition de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance a été remportée par Charlie Dalin le 14 janvier, en 64 jours 19 heures 22 minutes 49 secondes, nouveau record à la clé.
AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP