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Éric Abidal : "On attend tous une grosse ambiance au Camp Nou"

Par Mathilde Régis

L'ambassadeur de la finale du Top 14 à Barcelone est un ancien footballeur international, Éric Abidal. Il était l'invité de Sud Radio Sports pour évoquer notamment le stade mythique du Camp Nou, temple du Barça.

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Judith Soula : Vous avez évolué une majeure partie de votre carrière au FC Barcelone : sept ans. Vous avez été plusieurs fois champion d'Espagne avec le Barça, deux fois vainqueurs de la ligue des champions. Vous connaissez le stade du Camp Nou par cœur, comment le définiriez-vous ? Éric Abidal : Il est gigantesque, notamment par sa capacité, mais c'est aussi une enceinte familiale. On sait que l'état d'esprit des Espagnols c'est surtout le partage, donc pour moi c'est magnifique ce qu'il peut se passer durant cette finale. Est-ce que vous vous souvenez de votre premier match dans ce stade ? Là, vous m'en demandez beaucoup. Je m'en souviens vaguement, je ne peux pas dire contre qui j'ai joué exactement. Mais l'impression que ça me faisait, à l'intérieur du tunnel, quand vous arrivez au bord du terrain, vous avez la vue de la tribune d'en face qui est, je crois, de quatre étages. Franchement, c'est impressionnant. Je n'ai jamais ressenti ça dans un stade, ça fout la chair de poule. Mais une fois que l'on est sur la pelouse, au contraire plus il y a du monde, plus on est excité de pouvoir participer à un match. Donc forcément les rugbymen du Racing et de Toulon seront impressionnés vendredi soir ? Notamment par la capacité, comme je l'ai dit, vous avez annoncé un carton plein, 98 000 personnes, je crois que c'est le record. Ils seront certainement impressionnés, en tout cas, on attend tous une grosse ambiance, on sait la ferveur qu'il y a dans ce sport. Je crois que le stade a été bien choisi pour cette finale.

"Pour être honnête, ils se rentrent dedans à la loyale"

Comment va se passer le protocole, j'imagine que vous serez présent sur la pelouse du Camp Nou, peut-être pour donner le coup d'envoi ? Non, mais j'ai une remise de trophée à la fin du match. Par contre, mon protocole commence jeudi soir et continue dès vendredi, très tôt le matin. Vous êtes le parrain, l'ambassadeur de cette finale, est-ce que vous aimez le rugby ? Pour tout vous dire, ce n'est pas un sport que je suis particulièrement, mais en tout cas c'est un sport que j'apprécie, notamment par ses valeurs. C'est un sport de contact, il y a énormément de respect pour l'arbitre. Ce que j'apprécie le plus, c'est le salut des joueurs surtout à la fin du match. Parce que pour être honnête, ils se rentrent dedans à la loyale, puisque ça reste la règle du rugby. Mais en tout cas, il y a toujours une bonne fraternité entre les équipes. Vous parliez du côté familial pour les matchs au Camp Nou, il y aura des "socios" selon vous qui vont venir ne serait-ce que par curiosité voir un match de rugby ? Honnêtement, je pense que oui. J'en fais partie, je serai là. Il faut savoir qu'en Catalogne, les personnes sont très près de Perpignan et supportent l'équipe donc ce ne serait pas une surprise d'avoir des socios au stade ce soir-là.

"Je reste neutre, que le meilleur gagne !"

Vous êtes neutre sur une rencontre comme celle-ci ou votre cœur penche pour une des deux équipes du Racing 92 ou du Rugby Club Toulon ? Je reste neutre, que le meilleur gagne ! En tout cas, j'espère, ainsi que tous les supporters, assister à un très beau spectacle pour cette finale. Votre plus belle émotion dans ce stade, si vous deviez en retenir une, ce serait les matchs face au Réal ? Oui, ça reste un match du Réal, mon retour après ma première opération du foie. C'était en demi-finale de Champions League et j'ai eu simplement l'opportunité de jouer deux minutes. Mais l'ambiance qui régnait ce jour-là restera marquée à vie dans mes esprits. Pour vous c'était un premier combat gagné, j'imagine ? Pas seulement pour moi, mais pour toute ma famille et toutes les personnes qui m'ont soutenu.

"Dans le tournoi de l'Euro de football, tout est possible, il n'y a pas de meilleur adversaire"

Dans un instant sur Sud Radio c'est le grand referendum de l'euro, vous avez également plus de 60 sélections en équipe de France, vous avez été finaliste de la Coupe du Monde 2006, j'imagine que vous suivez les bleus. Qu'en avez-vous pensé depuis le début de la compétition ?Avec l'expérience, je sais que cette compétition est très relevée et très compliquée, on l'a vu sur les premiers matchs. Maintenant, l'équipe de France reste favorite de ce tournoi avec l'Allemagne et l'Espagne, bien que l'Espagne ait fait un mauvais résultat hier. Cela prouve que tout est possible durant ce tournoi. En tout cas, l'équipe de France a sa chance, ça va jouer à partir des huitièmes. Là, c'est vraiment une autre compétition qui commence. Il faut être serein, comme le sont les joueurs. Pour vous l'adversaire idéal du huitième de finale, c'est l'Irlande du Nord ? Il faut éviter un gros pour accumuler de la confiance ? Personnellement, pour moi, il n'y a pas de meilleur adversaire. Que ce soit l'Irlande du Nord ou une autre nation du football, il faudra gagner. Pour pouvoir lever ce trophée, il faut gagner tout le monde. Peut-être que les bleus seront d'ailleurs meilleurs face à une équipe qui a plus de niveaux, dans l'adversité ? C'est plus facile de jouer une grosse équipe, surtout pour la concentration. Maintenant, c'est plus dur et compliqué contre des petites nations du football parce que pour eux c'est une opportunité de pouvoir battre la France. Ces petites nations feront tout pour vaincre les Français.

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