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Richard Dacoury : "Je me sens très Français et très Ivoirien"

Par Justin Boche

L'ancien joueur du CSP Limoges et de l'équipe de France était l'invité exclusif de Sud Radio Sport pour une interview confidences avec Judith Soula. Son après carrière, ses origines, le racisme, l'ancien champion n'a rien éludé. Rencontre.

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"Le Basket est arrivé tard pour mois. C'était vers 13 ans avec des potes et ça a été le coup de foudre. Mais depuis que j'ai arrêté le basket en 1998, je suis toujours à la recherche de quelque chose d'excitant parce que je suis un éternel insatisfait. Je recherche quelque chose qui pourrait me transporter comme le sport a su le faire. Je suis en manque de passion et d'excitation, mais à part ça je vais très très bien. Je suis un éternel insatisfait, c'est un trait de mon caractère tout simplement. Par moment, ça me tire même vers le bas alors que ça devrait être le contraire", a confié Richard Dacoury au micro de Sud Radio. A maintenant 56 ans, l'ancien joueur du CSP Limoges avoue qu'il n'a pas "peur de vieillir", mais qu'il a "besoin de nouveaux challenges". Homme à fort caractère, il concède aussi être excessif : "Quand j'aime, je suis excessif, je veux donner toujours plus parce que j'aime la perfection, mais aussi parce que j'aime être aimé. Mais je crois que c'est plutôt une qualité en ce qui me concerne et pas quelque chose de négatif ou d'envahissant."

Un champion fier de sa double culture

Richard Dacoury est né à Abidjan. Ni noir, ni blanc il est métis. Le produit d'un mariage de cultures et de pays. "Il m'arrive d'avoir le sentiment de n'être ni Français ni Africain, avoue-t-il. J'ai longtemps été qualifié de blanc en Afrique et du noir en France. C’est moins le cas maintenant de par mon statut de sportif et de champion. Ça a contribué à me donner une position qui évite ce genre de situation. Pour autant, je me sens très Français, avec des racines ivoiriennes et africaines très très bien ancrées. Je suis heureux de cette double culture."Fier de ses racines, il regrette tout de même le manque de pouvoir du continent Africain : "L’Afrique et la Côte d'Ivoire ont besoin d’espérance en l'avenir. L’Afrique sort d'une période très très noire et très chaotique. L'immobilisme a entamé son développement et a été très douloureux pour beaucoup de gens." Pourtant, au-delà de ce constat, il demeure optimiste : "J'ai beaucoup d'espoir pour l'Afrique en général et pour la Cote d'Ivoire en particulier parce que c'est une terre noble et riche à tous les niveaux qui mériterait qu'on lui permette de se développer plutôt qu'on essaie de profiter d'elle. J'aimerais que l'Afrique enfin se lève et se prenne en main pour exprimer ce qu'elle est réellement."

"Je revenais à la maison en larme parce que l'on m'avait traité de 'bamboula' ou de 'sale nègre'"

Plus jeune, il avoue avoir souffert du racisme : "Je revenais à la maison en larme parce que l'on m'avait traité de 'bamboula' ou de 'sale nègre'. À l'époque, ça m'avait bien touché. Aujourd'hui, j'ai la force pour en rire, mais ça me touche toujours parce que je trouve ça forcément injuste dans l'ère moderne que nous vivons."Philosophe, il plaint ces gens emplis de haine qu'il juge "archaïques" : "La connerie est universelle. Les cons sont partout et ils osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît comme Audiard le disait."

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