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80eme anniversaire du débarquement en Normandie : "Ces cérémonies m’ont fait mal" déclare Céline Pina

80eme anniversaire du débarquement en Normandie : "Ces cérémonies m’ont fait mal" : écoutez la chronique de Céline Pina diffusée ce matin dans le Grand Matin Sud Radio.

80eme anniversaire du débarquement en Normandie : "Ces cérémonies m’ont fait mal" : écoutez la chronique de Céline Pina diffusée ce matin dans le Grand Matin Sud Radio.

Céline, vous avez été émue par les images des derniers vétérans présents aux
cérémonies du 80eme anniversaire du débarquement en Normandie, mais ces
célébrations vous laissent néanmoins un goût amer. Pourquoi ?

"C’est vrai. J'ai été touchée par ces vieux soldats que le président de la
République a décoré de la légions d’honneur. Ces hommes qui sont partis bien loin de
chez eux pour nous sauver du totalitarisme nazi et de sa folie exterminatrice.
Eux méritent tous les honneurs. Mais tandis que nous célébrons le courage des hommes
qui donnèrent leur vie pour que la liberté, la démocratie, l’égalité ne soient pas de vains
mots, qui croit encore que les politiciens qui paradent sur l’estrade sont les héritiers des
Churchill, Roosevelt et de Gaulle ? Quel peuple, quand il voit se lever la menace du
totalitarisme islamiste et du retour du rêve impérialiste se dit qu’il a, pour le diriger, des
hommes de cette trempe ? Comment affronter un avenir lourd de menace quand le
peuple doute de son élite ? Parfois à se replonger dans le passé et à considérer le
présent, on frémit.

J’ai la colère mesurée. Ceux qui nous gouvernent se sont gargarisés pendant des
lustres de combattre un fascisme d’opérette et notre président s’est fait élire deux fois en
se présentant comme un barrage à la possible arrivée au pouvoir du RN et au retour des
« heures sombres ». La gauche a même tenté de s’arroger le monopole de
l’antifascisme pendant des années. Et pourtant, depuis le 7 octobre tout ce petit monde
refuse d’ouvrir les yeux sur le retour des pogromes. Pire même, une partie de la gauche
alimente la haine antisémite et se fait le relais du discours d’un mouvement, le Hamas
dont l’idéologie n’a rien à envier aux Nazis. Alors à voir cet aéropage parader, content de
lui, espérant puiser dans le souvenir des héros d’antan, un peu de leur panache et de
leur courage, c’est le décalage entre ce qu’ils sont et les modèles de bravoure qu’ils
nous présentent qui saute aux yeux. Car la réalité aujourd’hui est que nos politiques ne
combattent pas la résurgence de la haine antisémite non parce qu’ils ne l’ont pas
reconnue, mais par crainte de la réaction d’une partie de la diaspora musulmane sur leur
sol. Pourtant ils savent qu’il y aura d’autres pogromes. Pour en avoir commis un, le
Hamas a pu relancer l’idée de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat. Il a
validé le fait que la méthode fonctionne.
En cette journée du 6 juin 2024, alors qu’un nouveau totalitarisme se lève en Afrique et
au Moyen-Orient, on ne peut qu’espérer le retour des Churchill et des de Gaulle. Le
problème est qu’on ne les voit pas encore quand les nouveaux fascistes, de la Turquie à
l’Iran en passant par Gaza se disputent le podium et que Chine et Russie poursuivent
leur rêve d’empire.

Au temps de l’innocence, ces commémorations me faisaient du bien. Comme quand
on tremble en écoutant une histoire. Mais pas trop parce qu’on sait que le bien triomphe
à la fin. J’ai vraiment cru que dans mon monde, le pire mal avait été vaincu et que ce
qu’incarnait le nazisme était mort. C’était d’une naïveté sans borne. Ma raison peut
même expliquer pourquoi c’était illusoire. Mais dans le fond, j’y croyais. Avant le 7
octobre, j’étais une héritière. Je croyais que nous étions tous des héritiers. Les héritiers
d’une civilisation qui avait regardé en face la barbarie, l’avait combattu et l’avait vaincu.
Les héritiers de ceux qui ont dit « plus jamais ça ». Mais cette promesse est morte et les
nations occidentales l’ont définitivement enterrées en laissant une partie de la jeunesse
faire l’apologie du Hamas et célébrer un crime contre l’humanité comme un acte de
résistance. Alors hier, oui, ces cérémonies m’ont fait mal, car le temps n’est plus où je croyais que leur promesse me protégeait. Reviennent peut-être les temps où il faudra se
lever et refaire le job."

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