En pleine bataille sur la réforme des Retraites, le ministre du Travail est ce mardi matin un peu plus dans la tourmente. Après avoir été accusé de favoritisme, Olivier Dussopt aurait menti sur sa défense selon Mediapart.
En fait, des documents confidentiels avaient été retrouvés chez lui et mettent à mal la ligne de défense du ministre du Travail. Souvenez-vous, la semaine dernière, Mediapart avait fait une révélation : Olivier Dussopt est accusé de favoritisme par le Parquet national financier. Un rapport d’enquête lui a même été remis.
2000€ de pots de vin non déclarés mais remis
Car selon le PNF, en 2009, Olivier Dussopt aurait favorisé une entreprise de traitement d’eau alors qu’il était maire de la ville d’Annonay en Ardèche, en échange de pots de vin... des oeuvres d'art livrées chez le ministre en 2017 par... cette même entreprise de gestion de l'eau. Olivier Dussopt ne déclare pas ces pièces à la déontologue de l’Assemblée nationale mais explique qu'il ne connaissait pas la valeur de ces oeuvres estimées à 2000€ et, surtout, qu'il les avait restituées.
Mais le parquet retient le motif de favoritisme et perquisitionne alors le bureau d’Olivier Dussopt en août 2020. C'est ce qu'on apprend ce lundi 6 février par nos confrères de Mediapart. Qu’apprend-t-on exactement ? Que ces documents confidentiels ont été retrouvés chez lui avec des échanges entre le ministre lui même et le patron de cette fameuse entreprise de gestion de traitement des eaux.
Olivier Dussopt plaide la "bonne foi"
Problème, face aux accusations, le ministre l’avait assuré le week-end dernier : "aucun échange n’ont été retrouvés chez moi". Il met alors en avant "sa bonne foi". Une version démentie donc ce lundi par Mediapart qui révèle même les quelques échanges que l’on retrouve dans ces documents avec donc des possibles "violation des règles de concurrence libre".
Alors, la question se pose désormais : Olivier Dussopt peut-il tenir ? L'opposition se sert d'ailleurs de ces révélations pour tenter de déstabiliser le ministre du Travail. L'ancien socialiste a été traité de "vendu" ce lundi à l'Assemblée Nationale. "Vous faites du favoritisme pour les riches", a même lancé l'Insoumis François Ruffin.