Invitée au micro de Jean-Marie Bordry dans la matinale de Sud Radio, l'avocate Victoria Alvarez-Le Mentec est revenue sur l'affaire Auradou-Jegou, les deux joueurs du XV de France mis en examen pour viol aggravé commis sur une jeune femme argentine. L’agression aurait eu lieu dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet au Diplomatic Hotel à Mendoza, où le XV de France logeait. Les deux joueurs ont été arrêtés le 8 juillet par la police argentine.
Entendus pour la première fois
Murés dans le silence depuis la médiatisation de l'affaire, c'est la première fois que les deux rugbymen vont s'entretenir avec la justice argentine. "Ils étaient dans leur droit", précise la juriste. "Ils ont demandé à déclarer une fois que l'avocat a pu prendre connaissances de preuves et des témoignages à leur charge", car la plaignante avait, entre temps, demandé à la justice argentine d'élargir sa déclaration.
Durant une audience de 3 heures tenue ce mardi, la plaignante a répondu aux questions du parquet local, tandis que la défense est restée plutôt en retrait. Selon l'avocate, cette audience n'a pas permis de clarifier les faits : "Après l'audience, on repart sur deux positions complètement opposées". C'est donc ce jeudi que les deux joueurs français vont pouvoir livrer leur version à la justice argentine.
Du côté de la défense, les deux joueurs assurent que les relations sexuelles étaient consenties et que les blessures (considérées comme involontaires) auraient été portées durant l'acte sexuel.
Que risquent les joueurs ?
Me Victoria Alvarez-Le Mentec nous en dit un peu plus sur leur assignation à résidence : "Ils ont un bracelet électronique, ils ont une maison de location à Mendoza, près du tribunal. Ils sont obligés de se rendre à toutes les audiences, à toute demande de la part du parquet ou du juge d'instruction". L'avocate nous précise que la plaignante "a demandé à ce qu'ils restent à Mendoza, a minima en Argentine".
Les deux joueurs risquent entre 8 et 20 ans de peine de prison, selon la juriste. Pourraient ils purger leur peine en France ? Selon Me Victoria Alvarez-Le Mentec, "a priori c'est conceptuellement possible, un cadre juridique le permet, mais l'état argentin a le droit de refuser et de faire en sorte à ce que la peine soit accomplie en Argentine"
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