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Alexis Kohler snobe (encore) le Sénat : une impunité qui interroge

Par Philippe David

Alors que le Sénat enquête sur le scandale des eaux en bouteille, l’absence remarquée d’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, soulève une nouvelle fois la question du respect des institutions. Un geste qui s’inscrit dans une inquiétante récidive et qui ravive les soupçons sur le rôle de l’exécutif dans l’affaire Nestlé.

Elysee Palace Secretary-General Alexis Kohler announces the list of newly appointed ministers forming the new French government, at the presidential Elysee Palace in Paris, on December 23, 2024. - France's new government was announced on December 23 amid efforts to drag the country out of political crisis. The Elysee announced the composition of the cabinet of Francois Bayrou, a 73-year-old centrist who was appointed prime minister on December 13 following the fall of a short-lived conservative-led government. (Photo by Abdul Saboor / POOL / AFP)

Comme d’habitude je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui se situe dans le VIème arrondissement de Paris.
Pourquoi le VIème arrondissement de Paris ? Parce que c’est là que se trouve le Sénat et que ce qui s’y est passé mardi est pour le moins surprenant.

En effet, alors qu’il avait été convoqué par la commission d’enquête du Sénat sur le scandale des eaux en bouteille, le futur ex-secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a snobé la convocation des sénateurs au motif de la « séparation des pouvoirs ». Une séparation des pouvoirs qui a bon dos puisque Alexis Kohler ne fait absolument pas partie du pouvoir exécutif, sauf à croire que toute personne travaillant à l’Élysée, du cuisinier au chauffeur en passant par le secrétaire général, fasse elle aussi partie du pouvoir exécutif.

Un boycott en récidive pour Alexis Kohler puisqu’il avait déjà refusé de s’expliquer devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le dérapage budgétaire de 2024. Un boycott pas suivi d’effets puisque, si on appliquait la loi à la lettre, et selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne convoquée devant une commission d’enquête et qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. Mais manifestement, certains sont au-dessus des lois en toute impunité dans notre république.

Pourtant, Alexis Kohler aurait certainement eu des choses très intéressantes à dire aux sénateurs si on en croit la sénatrice Antoinette Guhl, à l’origine de la première mission d’information sur l’affaire des eaux minérales contaminées de Nestlé, puisque celle-ci a déclaré : « le rôle de l’Élysée dans le scandale Nestlé est désormais établi ».

On attend donc avec impatience que plainte soit déposée contre l’impétrant, d’autant qu’il s’agit d’un récidiviste. Un récidiviste qui va rejoindre la Société Générale, lieu où il sera à mon avis très compliqué d’invoquer la séparation des pouvoirs lors d’une prochaine convocation…

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