Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, est actuellement jugé par la Cour de justice de la République pour des soupçons de prises illégales d’intérêts. Et c’est l’association Anticor qui est à l’origine de cette plainte. Une plainte déposée par maître Jérôme Karsenti, invité d’Alexis Poulin sur Sud Radio.
Une affaire qui remonte aux écoutes de Nicolas Sarkozy
"Monsieur Dupont-Moretti, avant d’être Garde des Sceaux, était un éminent avocat pénaliste, spécialiste des assises. Il avait alors dans son cercle d’amitié un certain nombre de personnalités politiques. Une enquête a été diligentée par le parquet national financier pour trouver un informateur. L'informateur de celui qui aurait indiqué à Messieurs Sarkozy et Herzog qu’ils étaient sous écoute. Monsieur Dupont-Moretti a appris qu’il avait été sous écoute. Il dépose plainte en tant qu’avocat contre ces pratiques" explique maître Jérôme Karsenti pour rappeler l’origine des faits.
"Dès le lendemain de sa plainte, madame Belloubet, Garde des Sceaux de l’époque, diligente une inspection générale de la justice" ajoute-t-il sur Sud Radio. Un rapport sera publié quelques temps plus tard, alors qu’Eric Dupont-Moretti était devenu Garde des Sceaux. Dans ce rapport, il n'est relevé aucune infraction disciplinaire. Un rapport qui visiblement n’a pas plu à Eric Dupont-Moretti. Si bien qu'il réclama, trois jours plus tard, une nouvelle enquête. Contre trois magistrats qui avaient été visés dans la première plainte, et finalement innocentés.
Eric Dupont-Moretti et l’impartialité de l’Etat
"Ce qui sauve ce procès, c’est Anticor. Les premiers plaignants de cette affaire, c’est Anticor. Les syndicats des magistrats ont déposé une plainte deux mois plus tard. Anticor n’a rien à voir avec des conflits entre avocats et magistrats. Elle s’est saisie de ce dossier. Elle a estimé qu’un ministre en exercice qui se sert de sa fonction pour desservir l’intérêt général, c’est un problème" lance encore l’avocat.
De fait, à travers cet exemple, c’est finalement l’image de l’homme politique qui sert son propre intérêt au lieu de l’intérêt général. "Ici, il n’y a rien de général. Il vient simplement poursuivre sa querelle personnelle. La question posée, c’est l’impartialité de l’Etat. C’est le fonctionnement de l’Etat. Ce procès donne le vertige" conclut maître Jérôme Karsenti. L'avocat au barreau de Paris a déposé la plainte contre Eric Dupond-Moretti dans l’intérêt d’Anticor.
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