La France est-elle sous l’emprise du totalitarisme ? Ce mot, que l’on utilise pour parler d’Hitler, de Staline, du goulag etc, n’est pas seulement un phénomène de masse. Mais un phénomène que l’on finit par intérioriser, en nous-même.
Une définition du totalitarisme
"Le totalitarisme, c’est la banalité du mal. En 2010, je parlais déjà de démocraties totalitaires. Il peut y avoir une impulsion politique ou de la part du pouvoir. Cela ne s’instaure que sur un terrain où l’autorité est en perte de vitesse. J’ai essayé de réfléchir à cela du point de vue de la psychopathologie : comment nous individus nous nous laissons prendre dans des phénomènes idéologiques ?" explique Ariane Bilheran sur Sud Radio.
"Le totalitarisme est une structure politique qui entraîne l’ensemble de la population. Le projet c’est la domination totale de la population, de l’utérus au cercueil. Et surtout le contrôle de la vie intime des sujets. Dans le totalitarisme, à partir du moment où l’opposition est muselée, la persécution augmente. Dans le totalitarisme, le sujet humain est devenu inutile. Il n’a aucune valeur, même pas économique" ajoute la philosophe, auteure de Psychopathologie du Totalitarisme, sommes-nous dans une dérive totalitaire ? publié aux éditions Guy Trédaniel.
La France, un totalitarisme plus soft ?
Le management par la terreur est-il une base du totalitarisme ? Oui pour Ariane Bilheran. "La base, c’est le harcèlement. Et le harcèlement ne peut fonctionner que grâce à des chocs traumatiques. La peur entraîne des réactions stéréotypées que l’on peut contrôler. Maintenir quelqu’un sous la peur, c’est la meilleure des façons de le soumettre" lance-t-elle sur Sud Radio.
De quoi repenser à la peur entretenue pendant la crise sanitaire, à l’occasion des questionnements sur l’environnement. "Quand on a peur, on cherche un groupe d’appartenance pour se protéger. On va retrouver des instincts grégaires à travers la protection de groupes, et l’on ne va plus assumer son individualité" estime la philosophe. Et de conclure : "il est évident qu’il y a eu en France, dans les mécanismes et les processus, une prise de pouvoir totalitaire. Bien intentionnée. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions".
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