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Auschwitz : l’oubli coupable de la Russie

Par Philippe David

Comme d’habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village. Un village gigantesque, qui s’étend de Kaliningrad, sur la mer Baltique, à Vladivostok, sur l’océan Pacifique : la Russie.

Comme d’habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village. Un village gigantesque, qui s’étend de Kaliningrad, sur la mer Baltique, à Vladivostok, sur l’océan Pacifique : la Russie.

Pourquoi évoquer la Russie aujourd’hui ? Parce que ce pays n’a pas été invité aux commémorations des 80 ans de la libération d’Auschwitz, une absence que je considère comme totalement scandaleuse.

Une commémoration au-delà des tensions géopolitiques

Peu importe la situation géopolitique actuelle et la guerre en Ukraine, l’événement d’hier n’était pas une réunion diplomatique mais une commémoration historique. Et pour ceux qui l’auraient oublié, c’est l’Armée Rouge qui, il y a 80 ans, libéra Auschwitz.

Dans cette armée, les soldats de la République socialiste fédérative soviétique de Russie étaient les plus nombreux, car cette république était la plus peuplée de l’URSS. Et ils furent aussi ceux qui subirent les pertes les plus lourdes.

Un tribut humain incommensurable

Sur les 27 millions de morts soviétiques de la Seconde Guerre mondiale, environ 11 millions étaient des militaires. Parmi eux, plus de 6,7 millions de Russes tombèrent sur les champs de bataille. Un sacrifice immense qui permit d’anéantir le nazisme.

Rappelons un fait souvent négligé : environ 75 % des pertes de la Wehrmacht eurent lieu sur le front de l’Est. C’est donc en grande partie sur ce terrain que la machine de guerre nazie fut brisée.

Des figures russes au cœur de la libération d’Auschwitz

Pour ceux qui aiment les détails historiques, voici quelques précisions :

🔹 La 322ème division de fusiliers, qui entra la première dans Auschwitz, était dirigée par le général Zubov, un Russe né en Lettonie.

🔹 Son supérieur direct, commandant de la 60ème Armée, était le général Kourotchkine, un Russe de Smolensk.

🔹 À la tête du 1er Front Ukrainien, qui regroupait ces unités, se trouvait le maréchal Koniev, un Russe de Kirov.

Un oubli qui fait offense à l’Histoire

Ne pas inviter la Russie à cette commémoration est, selon moi, une faute historique et morale. Auschwitz a été libéré par l’Armée Rouge, dans laquelle figuraient de nombreux Russes.

Ignorer cette réalité, c’est réécrire l’Histoire. Et cela, nous ne devrions jamais l’accepter.

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