Que s’est-il passé exactement avec ce ballon chinois finalement abattu après avoir survolé les États-Unis ? Faut-il croire les affirmations de Pékin selon lesquelles il s’agissait d’un ballon utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques ?
Ballon espion : "Les Chinois exploitent la moindre faille"
"Non, certainement pas, il était manifestement téléguidé, explique Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut Catholique de Paris, sinologue et directeur associé à l’Iris. Il a survolé des bases militaires américaines connues pour leurs sites de missiles balistiques. De toutes évidences, il s’agissait pour la Chine de cartographier des zones militaires précises. Malheureusement pour préparer une attaque à terme contre les États-Unis."
Ce ballon gros comme trois autocars était pourtant facilement détectable. Était-ce un test, une provocation ? "Les Chinois restent fidèles à eux-mêmes. Ils exploitent la moindre faille. Au-delà de 18 km d’altitude, il y a un flou juridique pour savoir si l’on est ou non dans l’espace aérien d’autrui. Ils ont largement profité de la situation, sachant que le ballon a été envoyé au moment même où Anthony Blinken, secrétaire d’État aux affaires étrangères, devait se rendre à Pékin. C’est un double échec pour les Chinois, car le ballon a été détruit et Anthony Blinken ne s’est pas rendu à Pékin."
📣 Ballon chinois : ballon espion ou ballon météorologique ?
🗣️Emmanuel Lincot : "Il était téléguidé et a survolé des bases américaines. Il s’agissait de les cartographier et hélas, peut-être, de préparer une attaque contre les États-Unis"
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— Sud Radio (@SudRadio) February 6, 2023
Un duopole entre Moscou et Pékin
"Je pense que les Américains ont compris leur vulnérabilité et qu’une guerre contre eux-mêmes et Taïwan était de plus en plus inéluctable, estime Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut Catholique de Paris, sinologue et directeur associé à l’Iris. Le fait de repérer ce silo à missiles dans le Montana sert à préparer des frappes dans le contexte de Taïwan."
"Il s’agit aussi de souscrire à la politique de Vladimir Poutine. Xi Ji Ping n’a en rien pris ses distances et a annoncé qu’il se rendrait au printemps prochain à Moscou. Cela montre bien qu’il y a un duopole Pékin-Moscou qui se forme contre les Occidentaux. Il s’agit surtout de tout mettre en œuvre pour que les Américains soient retenus sur le front ukrainien. Pour pouvoir passer à l’action et attaquer Taïwan au moment opportun."
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