Odoxa a réalisé un baromètre sur la sécurité des français pour Fiducial et Sud Radio. Il est important de noter que cette enquête a été réalisée entre le 21 et 22 juin avant les émeutes.
L’inquiétante augmentation des attaques
Selon le baromètre réalisé par Odoxa pour Sud Radio sur la sécurité des Français, 86% sont convaincus que les acteurs de la vie politique sont plus menacés qu’auparavant, c’est 4 points de plus qu’en janvier 2022.
Pour 55% des personnes interrogées, cette augmentation de l'insécurité s'explique principalement par une société de plus en plus violente. 41% des Français pensent que les réseaux sociaux amplifient la colère de certains Français.
Plus d’un tiers (36%) l’attribuent au fait que les élus ne sont pas assez à l’écoute et représentent mal la population et 21% parce que les manifestations pacifiques ne changent rien.
Des élus locaux insuffisamment protégés par rapports aux ministres et parlementaires
Dans ce contexte, seuls 34% des Français considèrent que la sécurité des élus locaux est bien assurée, c'est 9 points de moins qu'en janvier 2022.
Au contraire, les ministres, députés et sénateurs ont, quant à eux, une sécurité bien assurée selon 84% des Français.
Les Français sont aussi majoritairement positifs quant à la sécurité des permanences de députés et de partis politiques (60%) ainsi que celle des résidences personnelles des élus (55%), même si ce sentiment baisse de 4 points depuis janvier 2022.
Crise des vocations : le renoncement à se présenter aux élections
En novembre dernier, l'association des maires de France publiait une étude révélant que 55% des maires actuels ne souhaitaient pas se représenter en 2026. Un record en vingt ans. A cela vient donc s'ajouter le sentiment d'une sécurité mal assurée pour les élus, en particulier à l'échelle locale.
Aujourd'hui, s'ils souhaitaient se présenter, deux Français sur trois - 66% - pourraient finalement renoncer à une candidature. La principale raison est qu'ils craindraient pour leur sécurité ou celle de leur famille.
Appel à des mesures renforcées : l'approbation de l'alignement des sanctions
Face à la multiplication des violences contre les élus, le gouvernement souhaite aligner les sanctions pénales sur celles faites aux personnels en uniforme comme les gendarmes, les policiers et les pompiers. Ces sanctions iraient jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende. Cette proposition trouve un large soutien auprès de la population, avec 80% des Français qui l'approuvent.
Sécurité : Mesures complémentaires demandées : Sanctions contre les appels à la haine, alarme élus, éloignement des condamnés et protection rapprochée
Les Français expriment un besoin d'action plus fort pour protéger les élus : 78% d'entre eux estiment qu'il serait efficace de sanctionner davantage les plateformes et les auteurs d'appels à la haine sur les réseaux sociaux. Ils souhaitent le renforcement du dispositif "alarme élus", permettant une intervention plus rapide des forces de sécurité (69%). Ils se disent aussi majoritairement en faveur d'une protection rapprochée pour les élus (58%).
Perception de l’efficacité des différents moyens de protection des élus
La formation des élus à l'autodéfense suscite des opinions partagées. 47% des Français considèrent cette idée comme efficace pour renforcer leur sécurité, tandis que 52% restent sceptiques quant à son efficacité.