Notre-Dame de Betharram. Un établissement privé dans lequel des enfants ont été maltraités et abusés sexuellement. Une affaire qui embarrasse au plus haut point, puisque l’un des principaux concernés de cette affaire n’est autre que le Premier ministre, François Bayrou.
330.000 victimes de pédocriminalité
En 1996, François Bayrou est ministre de l’Education nationale. Et il se rend en visite officielle dans l’établissement scolaire Notre-Dame de Betharram, après une plainte du père d’un élève, après plusieurs témoignages, y compris d’anciens enseignants de l’école. Le tout sur fond de malversations physiques. Des agissements communiqués aux époux Bayrou, puisque l’épouse de François Bayrou faisait alors le catéchisme au sein de l’établissement. De son côté, l'actuel Premier ministre minimise alors les faits.
Encore un scandale de violences sexuelles sur mineurs couvert par des gens qui savaient ? "Le rapport Sauvé nous a appris qu’il y avait eu 330.000 victimes de pédocriminalité dans l’Eglise, dont 23% dans des établissements privés sous contrat. Combien y-a-t-il eu de Betharram en réalité ? On est aujourd’hui à 112 plaintes. J’entend qu’il y ait une polémique autour de François Bayrou, et les éléments sont là. Mais notre sujet de préoccupation, c’est la question de mise en danger des enfants" explique Arnaud Gallais, activiste des droits de l'enfance, cofondateur de "Prévenir et protéger" et fondateur de Mouv’Enfants.
A Betharram, on s’arrange avec les agresseurs
Ce dernier rappelle par ailleurs, contrairement à ce qu’a expliqué François Bayrou, que les faits ne remontent pas au siècle dernier, puisque les derniers faits rapportés remontent à 2010. Arnaud Gallais explique par ailleurs que l’une des personnes mises en cause, un laïc, avait par ailleurs en sa possession une rupture conventionnelle. "A Betharram, on s’arrange avec les agresseurs" ajoute l’activiste.
"Je ne souhaite pas uniquement obtenir la tête de François Bayrou. Cela ne changera rien au niveau des enfants. Nous avons échangé avec eux, avec les parents d’élèves, avec les victimes. Mais dans un Etat de droit, ce sont aux autorités d’agir. François Bayrou se défend. C’est OK. Mais que propose-t-il aujourd’hui pour Betharram ? Il ne propose rien" conclut-il sur Sud Radio.
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