Les associations Bretagne Vivante et Eau et Rivières de Bretagne s’opposent en effet depuis 2017 à l’implantation de l’usine Bridor du fait de l’utilisation de terres agricoles et d'une quantité d’eau qu'elles jugent supérieure à ce qui est nécessaire.
"L’incapacité de la justice à juger rapidement nous met en échec"
Ce bras de fer signifie-t-il qu'il faut désormais choisir entre économie ou écologie? "Moi, je ne peux pas me résoudre à cela. Je pense que nous devons intégrer l'écologie dans l'économie. Nous devons penser l’avenir pour avoir et le bas carbone, et les emplois. Il y a donc un vrai enjeu de faire bouger notamment la capacité de la justice à juger rapidement. C’est cela qui nous met en échec", a estimé Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne. Combien d'emplois étaient en jeu ? "On parle de 500 emplois dans un territoire d'une intercommunalité de 30.000 habitants avec des hommes et des femmes qui cherchent des emplois à proximité de chez eux à moins de 10 km. C'est un message négatif pour celles et ceux qui recherchent ces types d'emplois dans nos territoires."
🔴 #Bretagne : un projet d’usine abandonné sous la pression des #écologistes
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Loïg Chesnais-Girard en veut-il à certains ? "J’en veux à notre organisation. Je pense que nous vivons dans une démocratie qui doit respecter la possibilité de faire des recours, c'est une chance par rapport à d'autres pays où ce n'est pas possible. Mais être dans une démocratie ne veut pas dire qu'il ne doit pas y avoir de délai pour pouvoir juger. Et que les recours des associations et des riverains puissent être jugés rapidement, pour qu'on sache le droit. Et si on suit le droit, si le droit dit que les normes environnementales sont respectées, alors il faut pouvoir y aller. Voilà. C’est un sujet pour les logements, c'est un sujet pour les usines, c’est un sujet pour beaucoup de choses dans la société", a répondu le président de la région.
"Nous avons conscience que les choses bougent, et il ne faut pas tout refaire comme avant"
Les écologistes ont surfé sur le problème de l'eau en Bretagne, en disant que cette usine utiliserait trop d'eau pour la fabrication des viennoiseries… "Il faut savoir qu’ll y a 7 ans, lorsqu'on a commencé le dossier, nous venions de fermer un abattoir, qui était dans la ville, comme beaucoup d'abattoirs en Bretagne de l'époque des années 1960-1970. Cet abattoir consommait 200.000 mètres cubes. Et l'usine Bridor, c’est 200.000 mètres cubes. Donc, les élus locaux étaient à l’aise en disant : 'on rétablit une usine, on rétablit un site industriel pour l'agroalimentaire, qui consomme le même volume que l’abattoir consommait précédemment'. Alors oui, le temps change. Nous avons conscience que les choses bougent, et il ne faut pas tout refaire comme avant. Mais il y a une capacité à piloter encore une fois notre consommation d'eau, le travail sur la terre, sur l'économie circulaire. Il est indispensable de travailler sur ces dossiers et pas désespérer tout le monde. Désespérer tout le monde, ça veut dire fracturer encore la société", estime Loïg Chesnais-Girard.
"Quand l’exécutif veut installer des industries, il faut que les moyens de la justice soient mis en œuvre"
Le groupe Le Duff a-t-il totalement renoncé à cette usine en Bretagne pour l'enseigne Bridor ? "Oui, nous avons reçu le communiqué de presse. Louis Le Duff m’a appelé pour me confirmer sa décision. Il part en Espagne, sur des sites qui ont été proposés. Et puis il a d'autres sites dans d'autres pays européens. Je pense donc qu’il faut qu'on fasse attention dans cette société fragile à ne pas nous opposer les uns les autres sur des dossiers qui, quand une entreprise part dans d'autres pays, sont nuls pour le climat. Quand la mer monte en Espagne, elle monte en Bretagne."
🔴 #Bretagne : le groupe Le Duff renonce à son usine sous la pression des écologistes
🗣️@LoigCG : "Le groupe Le Duff part faire ce projet d'usine en Espagne et des débats ont lieu dans d'autres pays européens..."
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Le gouvernement aurait-il dû intervenir dans ce dossier, alors que l'on parle de désindustrialisation ? "Encore une fois, le process de jugement doit être révisé. Quand le président de la République annonce l’ambition d’installer des industries, il faut que derrière les moyens de la justice soient mis en œuvre pour que cela puisse être jugé vite. Cela ne veut pas dire bâcler les choses, mais pas non plus les faire en 10 mois, 12 mois, 18 mois… C’est indispensable pour la sérénité des débats parce que les familles attendent ces emplois et ne comprennent pas. Et inversement, les citoyens qui attaquent les permis de construire ou autorisations environnementales se retrouvent dans des situations d'attente très longue. Tout le monde se tend. Et une société qui se tend, c’est une société qui se met en risque", estime Loïg Chesnais-Girard.
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