single.php

Céline Pina : "LFI a tellement répandu et décomplexé la haine du Juif"

Par Céline Pina

15 élèves d’un lycée parisien ont eu des notes très basses au Grand oral du bac. Le jury est soupçonné d’avoir « saqué » des lycéens juifs. Écoutez la chronique de Céline Pina.

Sameer Al-Doumy - AFP

15 élèves d’un lycée parisien ont eu des notes très basses au Grand oral du bac. Le jury est soupçonné d’avoir « saqué » des lycéens juifs. Écoutez la chronique de Céline Pina.

Une quinzaine d’élève du lycée Yabné, lycée privé juif sous contrat auraient été victimes de discriminations lors de leur Grand Oral. Le jury aurait noté particulièrement durement les élèves dont les noms avaient les consonances les plus juives. Un différentiel de 9 points a été constaté entre les notes des autres élèves de l’établissement et celles des élèves ayant eu à faire à ce jury.

Pourquoi de tels soupçons d’antisémitisme ? Les épreuves ne sont-elles pas anonymes ?

Et bien justement non, le candidat remet une fiche à l’examinateur sur laquelle sont notés les deux sujets qu’il a choisi, mais également son patronyme et le visa de son établissement.

Le lycée n’avait peut-être pas bien préparé ses élèves ?

Le problème c’est que Yabné est un des meilleurs lycée de France. Un lycée dont la réputation d’excellence et le niveau d’exigence sont connus et reconnus. De plus nombre des élèves saqués sont des enfants brillants.

Certes mais il arrive que des élèves brillants puissent perdre pied à l’oral ? 

Le problème c’est que là, TOUS les candidats venant de Yabné, qui ont eu à faire à ce jury, ont eu des notes très basses.

Dont acte, mais après tout il arrive que certains sujets soient complexes, que l’étudiant tombe sur une leçon sur laquelle il avait fait l’impasse ?

Et bien, c’est peu probable. Les grands oraux du bac sont basés sur deux problématiques qui sont proposés par les lycéens eux-mêmes. Voilà pourquoi ils remettent une fiche sur laquelle figure les sujets qu’ils ont choisis et préparés. Là il s’agissait de surcroit d’un grand oral de math/ Physique-chimie. Bien moins casse-gueule que la littérature ou l’économie. D’ailleurs sur ces spécialités, la moyenne du Grand Oral est de 15 au niveau national. Autre point dérangeant, on aurait demandé à ces lycéens de se positionner sur le « génocide » commis par Israël.

Les réactions à cette affaire ont été très fortes.

Bien sûr et pour nombre de raisons. Cette affaire témoigne de la réalité de la baisse de confiance qui est accordé aux institutions. Imaginer qu’en enseignant fasse passer son idéologie avant l’avenir de ses élèves, qu’il soit même prêt à gâcher leurs chances parce qu’ils n’appartiennent pas à son « camp » ne suscite pas l’incrédulité. Autre point, LFI a tellement répandu et décomplexé la haine du Juif en instrumentalisant la cause palestinienne et le révisionnisme historique que la parole antisémite s’est libérée. A l’école comme ailleurs. Enfin, beaucoup d’enseignant ne laissent pas ignorer leur engagement très à gauche et leur militantisme à LFI, ce qui nourrit les soupçons. Dernier point, sur les réseaux nombre de témoignages d’internautes ont évoqué des enseignants mal formés à ce type d’oral et des professeurs « saquant » par idéologie tout ce qui ne correspond pas à leurs obsessions.

Qu’a fait le ministère ?

Face aux réactions que cette histoire a suscité, La ministre de l’éducation a promis une enquête administrative. Particulièrement expéditive, celle-ci a conclu :« circulez, il n’y a rien à voir ». Ce qui est logique. En effet, ce type d’enquête n’a pas vocation à rechercher la vérité, mais à couvrir l’administration. On les met en place quand on ne veut surtout pas qu’une personne indépendante vienne fourrer son nez là où il ne faut pas. La priorité de l’enquête administrative est avant tout de protéger l’institution. Elle piétine d’ailleurs un des fondements du droit : on ne peut être juge et partie. Ce vice originel l’entache. Que Nicole Belloubet ait cru qu’une ficelle aussi grossière allait passer, en dit long sur le cynisme de ce gouvernement et sur son indifférence face à l’explosion de l’antisémitisme. Heureusement, les parents et l’établissement devraient porter plainte. L’occasion d’ouvrir une vraie enquête et de regarder en face l’état de l’Education nationale.

Retrouvez toutes les vidéos de nos éditorialistes dans notre playlist dédiée. Rendez-vous dans Le Grand Matin Sud Radio de Patrick Roger pour retrouver l'édito de Céline Pina tous les vendredis.

L'info en continu
23H
22H
20H
19H
17H
16H
15H
14H
Revenir
au direct

À Suivre
/