single.php

Censure ou cordon sanitaire médiatique ? Bruxelles au cœur du débat

Par Philippe David

À Bruxelles, capitale belge, une polémique agite les esprits : la télévision publique francophone, la RTBF, a choisi de décaler la diffusion de l’investiture de Donald Trump, invoquant un « cordon sanitaire médiatique ». Ce choix, assumé mais controversé, soulève des questions sur la liberté d’expression et la légitimité d’un tel filtrage. Une pratique qui n’est pas sans rappeler certaines dystopies littéraires ou des régimes autoritaires du passé.

US President Donald Trump speaks to the media as he signs executive orders in the Oval Office of the White House in Washington, DC, on January 23, 2025. (Photo by ROBERTO SCHMIDT / AFP)

Comme d'habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui, cette fois encore, se situe à l'étranger : Bruxelles, capitale de la Belgique.

Pourquoi la Belgique ? Parce que, comme vous l’avez peut-être entendu, la télévision publique belge francophone (RTBF) a choisi de décaler de quelques minutes la retransmission de la cérémonie d’investiture de Donald Trump. L’objectif ? Vérifier si les propos étaient « audibles » pour les téléspectateurs d’outre-Quiévrain, au nom d’un mystérieux « cordon sanitaire médiatique ».

Le terme laisse songeur, car il semble suggérer que certains propos seraient comparables à une forme de lèpre, nécessitant une mise à l’écart médiatique dans une sorte de léproserie symbolique.

Censure déguisée ?

Le décalage de diffusion, loin d’être un acte discret, est pleinement assumé. Tout en adoptant une posture de neutralité apparente, les responsables affirment qu’il ne s’agit en aucun cas de censure. Pourtant, cela soulève des questions fondamentales :

  • Qui décide des propos admissibles à l’antenne ?
  • Quels sont les critères pour déterminer ce qui est acceptable ou non ?
  • Peut-on évoquer certains sujets sensibles, comme le contrôle de l’immigration ou l’impact de Molenbeek dans la lutte contre le terrorisme islamiste, sans risquer une mise au silence ?

Le spectre d’Orwell

Cette situation n’est pas sans rappeler le célèbre roman 1984 de George Orwell, où le « Ministère de la Vérité » contrôle l’information et réécrit l’Histoire. La comparaison s’étend jusqu’à évoquer l’Union soviétique, où les journaux Pravda et Izvestia, sous contrôle étatique, diffusaient une information soigneusement filtrée.

La RTBF, par cette démarche, semble s’inscrire dans une forme contemporaine de contrôle de l’information. De quoi alimenter un débat essentiel : où placer la frontière entre protection des citoyens contre des propos jugés dangereux et atteinte à la liberté d’expression ?

Finalement, le jingle de la RTBF pourrait bien s’inspirer de cette ironie : « Ce que vous n’entendez pas chez nous, vous ne l’entendrez nulle part ailleurs. »

Retrouvez "Le coup de gueule de Philippe David" tous les jours dans Les Vraies Voix de 17h à 19h. Abonnez-vous à notre chaîne YouTube pour retrouver toutes les vidéos sur la playlist de l'émission.

Suivez nous sur les réseaux sociaux :

L'info en continu
19H
18H
17H
16H
15H
Revenir
au direct

À Suivre
/