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Chasse à la baleine : la vendetta du Japon pour faire tomber Paul Watson ?

Par Justine Houllé

Incarcéré au Groenland depuis juillet, le militant écologiste et défenseur des baleines Paul Watson a été libéré mardi 17 décembre. Le Japon réclamait son extradition, accusant le fondateur de Sea Shepherd d'être responsable de dommages et blessures à bord d'un navire baleinier nippon en 2010.

(FILES) Anti-whaling activist Paul Watson arrives for a court hearing in Nuuk, Greenland, on October 2, 2024. - A Greenland court on December 2, 2024 extended the detention of US-Canadian anti-whaling activist Paul Watson for two more weeks, pending a decision on his possible extradition to Japan, police said. (Photo by Leiff Josefsen / AFP)

Le Danemark aura finalement tranché en faveur de la défense des baleines ! Mardi 17 décembre, le Danemark a rejeté la demande d'extradition vers le Japon de Paul Watson, le défenseur des baleines incarcéré depuis près de 5 mois à Nuuk, au Groenland. Une "très bonne surprise", se félicite Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, au micro d'André Bercoff.

Une vendetta du Japon pour faire taire Paul Watson ?

À quelques jours des fêtes de fin d'année, l'annonce de la libération de Paul Watson semble tomber à point nommé. Il n'y a "pas de meilleur cadeau de Noël possible", déclare même Lamya Essemlali. Pour la présidente de Sea Shepherd France, le Japon n'est rien d'autre qu'un "rouleau compresseur" qui a exercé une "énorme pression économique et politique", à la fois sur le Danemark qui, en juillet dernier, avait procédé à l'arrestation en mer du militant écologiste, mais aussi sur la France,"qui s'est beaucoup mobilisée pour la libération de Paul Watson". À l'heure actuelle, le défenseur des baleines est libre, mais "avant-hier" encore, les signaux n'étaient pas du tout rassurants, rappelle Lamya Essemlali.

Pour Paul Watson, fraîchement libéré, les intentions du Japon ne sont que "politiques". Pire, ces "accusations" prennent même le goût d'une vengeance personnelle contre le défenseur des baleines : "Depuis des années, le Japon est déterminé, obstiné, obsédé à l'idée de m'empêcher d'exposer leurs actions sur la scène internationale", affirme le militant écologiste. En clair : "extrêmement embarrassés" par les actions en mer de Sea Shepherd contre leurs navires, le "gouvernement japonais et les baleiniers japonais" ont réclamé, coûte que coûte, son extradition vers le pays du soleil levant.

Pourtant, le véritable "crime dans cette affaire" n'est autre que "le massacre illégal des baleines par le Japon !" , rappelle Paul Watson. En effet, la chasse des baleines bleues et à bosse est interdite dans le monde depuis 1966. En ce qui concerne la chasse à la baleine par les navires-usines, la Commission Baleinière Internationale (CBI) l'interdit depuis 1979 ; quant à la chasse commerciale à la baleine, un moratoire est en vigueur depuis 1986.

L'industrie baleinière, une entreprise "mortifère" à l'origine d'un détournement de millions d'euros au Japon.

Cependant, mettre en lumière l'illégalité de la chasse à la baleine que pratique le Japon n'est pas l'unique objectif de Paul Watson. Pour lui, il s'agit également de dénoncer les pratiques d'une "industrie mortifère", qui n'apporte "aucun profit" à l'administrative nippone et, surtout, qui "survit grâce à d'énormes subventions publiques". En réalité,"l'industrie de la chasse baleinière appartient au gouvernement japonais. Tous [ses] directeurs sont d'anciens membres du gouvernement qui ont le bras long et des salaires à 6 zéros", dévoile Paul Watson. L'accusation portée contre le Japon se poursuit avec une déclaration choc : "30 millions d'euros des dons qui ont été faits suite aux tsunamis et qui devaient aider les victimes ont été affectés à la chasse baleinière". Selon Lamya Essemlali, c'est ce point précis qui pourrait expliquer la pression exercée par le Japon pour faire aboutir au plus vite la demande d'extradition visant le fondateur de Sea Shepherd.

D'autre part, les combines du gouvernement nippon vont plus loin pour tenter de "maintenir artificiellement" cette industrie. "Le gouvernement japonais a dépensé énormément d'argent dans des campagnes marketing", avec l'objectif de "redonner le goût de la viande de baleine aux plus jeunes". Seulement, la propagande n'a pas l'air de porter ses fruits, constate la présidente de Sea Shepherd France : "moins de 35% des Japonais mangent de la viande de baleine. Ce n'est pas du tout une viande populaire". Dès lors, l'industrie baleinière au Japon n'apparaît plus que comme un "lobby qui profite à une poignée de personnes", un luxe de "nantis" qui n'apporte tout simplement "aucun" bénéfice économique au pays.

Libération de Paul Watson : et maintenant ?

Aussitôt sorti de prison et déjà de retour en mer ? C'est le but que s'est fixé Paul Watson ! "L'année prochaine, on interviendra contre la chasse baleinière islandaise", annonce-t-il dans l'émission "Bercoff dans tous ses états". Le fondateur de Sea Shepherd a également tenu à mettre en garde le gouvernement nippon : "On sera dans le sanctuaire baleinier Antarctique si le Japon décide d'y retourner". Après "50 ans" de combat et de belles victoires à son actif, le fondateur de Sea Shepherd ne compte "pas partir [de sitôt] à la retraite" et espère même "[de son vivant] voir la fin de toute chasse baleinière". Pour l'heure, le défenseur doit avant tout régler la question de la notice rouge d'Interpol qui lui pend encore au nez...

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