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Comment réduire le bruit du trafic routier ?

Le passage progressif à 50 km/h du périphérique parisien a remis sur le devant de la scène la problématique du bruit routier car c’est une des raisons invoquées par la mairie de Paris pour prendre cette décision controversée. Ce qui est certain c’est que la pollution sonore est un véritable problème de santé publique. Elle […]

Busy crowded traffic jam on the road

Le passage progressif à 50 km/h du périphérique parisien a remis sur le devant de la scène la problématique du bruit routier car c’est une des raisons invoquées par la mairie de Paris pour prendre cette décision controversée. Ce qui est certain c’est que la pollution sonore est un véritable problème de santé publique.

Elle entraîne de la gêne, des perturbations du sommeil, accroît le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète, et diminue la capacité d'apprentissage : elle est responsable d’un coût social de 43 milliards d’euros au sein de la région Île-de-France 

Le bruit émis par les véhicules à moteur est complexe et a plusieurs origines. Il dépend du type de véhicules - VL, PL et véhicules deux roues motorisés - les poids lourds étant en moyenne les plus bruyants.

Pour chaque type de véhicules, le bruit émis provient principalement :

  • du moteur et des différents organes de motorisation (échappement, transmission, freinage, climatisation, ventilation...) ;
  • du bruit de roulement (contact pneu/chaussée).

La source principale de bruit d’un véhicule varie en fonction de sa vitesse de circulation. En dessous de 30-40 km/h pour les véhicules légers et de 40-50 km/h pour les poids lourds, c’est principalement le bruit du moteur que l’on entend. Au-delà, prédomine le bruit généré par le contact pneu/chaussée.

Mais l’émission sonore d’un véhicule dépend également :

  • de l’allure et des conditions de circulation (trafic fluide ou saturé / saccadé : plus il y a d’accélérations / décélérations et plus le bruit est important) ;
  • de la manière de conduire (souple ou sportive : plus le régime moteur est élevé, plus le bruit est important) ;
  • de la pente (en phase de montée, le bruit est plus important) ;
  • pour les vitesses élevées, de la résistance à la pénétration dans l'air (aérodynamisme) ;
  • du type de revêtement de chaussée (le contact pneu/chaussée est plus bruyant sur route pavée que sur un revêtement classique, des enrobés phoniques permettent également de réduire le bruit).

C’est d’ailleurs pour évaluer ce dernier point que Renault Group a décidé de travailler en collaboration avec BruitParif. 

Équipées de capteurs et du boitier Apache développé par l’ingénierie de Renault Group, une trentaine de Megane E-Tech vont mesurer au mètre près et durant 2 ans les niveaux sonores des routes qu’elles sillonneront, au gré des déplacements de leurs propriétaires.

L’intensité du bruit d’une route reflète son état, même non visible. Entre une chaussée récente dotée de capacités d’absorption acoustique et une chaussée vétuste ou fortement dégradée, le bruit de roulement d’un véhicule peut varier dans un rapport de 1 à 10.

Disposer d’une carte détaillée de l’acoustique des routes, va permettre aux collectivités la meilleure connaissance de l’état réel des chaussées sous leur responsabilité et d’en suivre l’évolution.

C’est un préalable indispensable à la réduction du bruit à la source.

Ainsi, si une diminution de la vitesse de 20 km/h induit une baisse du niveau sonore de 1,4 à 1,8 dB dans la gamme 50 – 90 km/h, elle est beaucoup moins efficace que l’amélioration de la chaussée. 

Pertinents sur des voies où les vitesses de circulation dépassent les 30-40 km/h, les revêtements phoniques permettent en effet un gain acoustique de l’ordre de 3 à 5 dB(A) par rapport à un revêtement traditionnel en bon état. Néanmoins, lorsque les vitesses diminuent et que les bruits mécaniques prédominent, le gain devient moindre mais reste intéressant (de l’ordre de 1 à 2 dB(A) de moins en général).

Baisser la vitesse de 20 km/h sur le périphérique parisien est donc beaucoup moins efficace que de l’équiper d’un revêtement phonique. Il en existe déjà sur certaines portions mais, si ce type d’enrobé permet, à 70 km/h, de diminuer le niveau de bruit de 8 dB, lorsqu’il commence à se dégrader il devient moins efficace et, au bout de plusieurs années, plus bruyant qu’un revêtement classique. Or, à Paris, les récentes mesures démontrent la perte d’efficacité totale des revêtements phoniques déjà installés…

La proposition de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, de financer 50 % des travaux d’installation d’un revêtement phonique sur le périphérique, était donc beaucoup plus pertinente en termes de santé publique que l’abaissement de la vitesse de 20 km/h qui, de surcroît, va accroître la pollution des véhicules thermiques. 

Mais c’est vrai qu’il est moins cher de remplacer des panneaux de limite de vitesse que de refaire le revêtement d’une chaussée !

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