Il préfèrerait parler "de gourmandises" plus que des "problèmes du quotidien". Mais Sébastien Danet, directeur de la boulangerie "Les Co’Pains d’abord", ne peut y faire autrement. Ce boulanger est confronté comme les 33.000 autres boulangers de France à cette crise de l'énergie.
Les aides de l'État pour aider les boulangers et les PME face à la cris de l'énergie
Invité ce mercredi matin de Sud Radio au micro de Benjamin Glaise, il explique "faire avec en essayant d'augmenter un peu les prix mais ça ne sera jamais à la hauteur de la hausse des prix de l'électricité" soupire-t-il.
Face à ces problèmes de trésorerie, l’Etat a déjà mis en place plusieurs aides dont une pour les factures de novembre et décembre. Elle concerne toutes les PME. Elle devait se terminer le 1er janvier dernier, elle sera finalement prolongée. Également, un dispositif appelé « amortisseur électricité » permettra aux petites entreprises non concerné par le bouclier tarifaire de réduire de 20% supplémentaire la facture. Enfin - et c’est une nouveauté - les boulangers pourront demander le report du paiement de leurs impôts ainsi que de leur cotisations sociales.
"Il faudrait davantage prévoir qu'agir"
Mais ce report "ne me va pas forcément, ajoute Sébastien Danet. Ce n'est pas forcément une solution car de toute façon, il faudra payer. Tant mieux si cela peut aider certains dans leur trésorerie tant mieux. On va prendre toutes les mesures qui nous sont proposées. Mais le fond du problème, il aurait du être prévu et réglé depuis longtemps. On élit des têtes pensantes ce n'est pas pour réagir dans l'urgence. Malheureusement ce gouvernement régit trop sur l'urgence. Tout professionnel de l'électricité avait conscience que, dès cette année, on allait manquer d'électricité. On laisse un fruit pourrir et dès qu'il est pourri on se dit : "ah mince, il est pourri". Il faudrait davantage prévoir qu'agir".
"C'est cette France d'en bas, celle qui se lève tôt qui va être touchée"
Alors, face à ces prix qui flambe, Sébastien fait comme il peut, avec les moyens du bord et les aides de l'État. "On essaye de trouver des solutions en économisant un peu mais les produits, il faut les cuir, les fabriquer", dit-il presque désabusé.
Il raconte. " J'ai 5 collègues qui ont dû fermer. Il savaient qu'ils seraient trop juste financièrement. Ils ont préféré baisser le rideau pour aller voir ailleurs. Et là, je vous parle de petites boulangeries dans de petits villages. C'est cette France d'en bas, celle qui se lève tôt, c'est elle qui va être touchée. C'est malheureux parce que c'est l'identité de la France. On est en train de perdre notre identité. On veut une société plus moderne. L'argent c'est un chose mais la vie, la proximité est plus importante".