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Dix ans après, se souvenir de Charlie Hebdo : un devoir de mémoire

Aujourd’hui, il est temps de remettre le clocher au milieu du village, un village meurtri il y a dix ans. Ce village, c’est le 11ᵉ arrondissement de Paris, où se trouvait le siège de Charlie Hebdo. Ce jour-là, une attaque terroriste venait bouleverser la France et le monde entier.

The Charlie Hebdo newspaper with bouquets of flowers during an inter union commemorative rally in tribute to Charlie Hebdo in Paris, France, on 7 January 2025. (Photo by Bastien Ohier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Une tragédie gravée dans les mémoires

Personne n’a oublié où il se trouvait lorsqu’il a appris l’horrible attentat qui venait de frapper. Personne n’a oublié les visages des 12 victimes de cette barbarie : les caricaturistes Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski ; l’économiste Bernard Maris ; la psychanalyste Elsa Cayat ; le correcteur Mustapha Ourrad ; l’agent de maintenance Frédéric Boisseau ; Michel Renaud, le directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, venu remettre des dessins à Cabu. Et bien sûr, les policiers Frédéric Brinsolaro et Ahmed Merabet, ce dernier exécuté à bout portant sur un trottoir dans une scène qui glace encore le sang.

Le slogan « Je suis Charlie », symbole d’une union mondiale

Face à cette horreur, le monde entier s’est levé en solidarité avec Charlie Hebdo. Le slogan « Je suis Charlie » a résonné dans toutes les langues, repris jusqu’à la Maison Blanche par Barack Obama, alors président des États-Unis. Un cri unanime en faveur de la liberté d’expression, une valeur fondatrice de notre République.

Le poids des « pas Charlie »

Mais il est impossible d’oublier non plus ceux qui, même après un premier attentat contre Charlie Hebdo, ont eu l’audace de publier une tribune intitulée « Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo ». Un texte où l’on pouvait lire que les journalistes de l’hebdomadaire n’avaient pas à être plaints, que leurs pertes matérielles seraient couvertes par l’assurance, et que le contexte médiatique et l’islamophobie ambiante leur garantiraient des ventes décuplées. Ces « pas Charlie » avant l’heure incarnent une fracture profonde dans notre société, fracture qui persiste encore aujourd’hui.

Le débat sur les caricatures et la liberté d’expression

Lundi soir, sur France 5, l’écrivain Aurélien Bellanger a relancé ce débat. Son intervention a révélé une méconnaissance flagrante de l’histoire des caricatures de Charlie Hebdo. Rappelons-le : les dessins de Charlie visant les curés ou les rabbins n’étaient ni christianophobes ni antisémites. En aucun cas, ces caricatures n’ont conduit à des massacres perpétrés par des chrétiens ou des juifs.

Il est crucial de rappeler que la France a été le premier pays à abolir le délit de blasphème, le 25 septembre 1791. Ce choix fondateur reflète notre attachement à la liberté d’expression, un héritage de penseurs tels que Rabelais et Voltaire.

Dix ans après, toujours Charlie

Dix ans après la tragédie, l’émotion reste vive, mais le combat continue. Être Charlie, c’est défendre la liberté d’expression face à toutes les formes de fanatisme. C’est refuser de plier devant la peur ou les menaces. En hommage aux victimes et à l’esprit de Charlie Hebdo, restons encore et toujours Charlie.

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