À travers un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio d’avril, ce ne sont pas seulement les fidèles, mais l’ensemble des Français qui sont interrogés sur l’impact du pontificat du Pape François. Loin des simples bilans ecclésiastiques, ce sondage révèle quels combats ont marqué l’opinion… et lesquels sont restés en marge.
Une papauté marquée par l’humilité et l’humanité
Douze ans après son élection, le pape François laisse une empreinte singulière dans l’esprit des Français. Si la foi recule dans l’opinion, le souverain pontife, lui, continue de susciter l’estime, notamment pour son engagement social et moral. À la question « Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans le pontificat du pape François ? », les Français ont plébiscité des valeurs d’humilité, de justice et de paix. Mais d’autres combats du pape peinent à fédérer.
Les combats du pape qui ont marqué les esprits
Le sujet par excellence retenu par 34 % des Français concerne son engagement en faveur de la paix dans le monde, notamment chez les catholiques (40 %) et les plus de 65 ans (37 %).
Malgré son action à la tête de l’Église, le pape a toujours tenu à rester simple et éviter le faste. Une particularité qui a marqué 32 % de l'opinion. Cette sobriété séduit surtout les plus âgés (45 % des 65 ans et plus) et les retraités (43 %).
Son troisième grand combat, l'empathie envers les migrants et les réfugiés, il l’a mené sur le terrain dès le début de son pontificat. À Lampedusa en 2013, il était allé à la rencontre des migrants, un souvenir marquant pour 25 % des Français. Un engagement salué par les sympathisants de gauche (jusqu’à 39 % chez les électeurs EELV), mais plus marginal chez les soutiens de l’extrême droite (17 % au RN et 20 % chez Reconquête).

Les angles morts du pontificat dans l’opinion
Son opposition à l’avortement a longuement fait débat et a marqué 14 % de l'opinion. Une position clivante qui reste minoritaire dans la mémoire collective, malgré des pics dans l’électorat de droite (24 % chez les cadres et 19 % chez les diplômés supérieurs).
Son soutien à la cause palestinienne est mentionné par seulement 12 % des sondés. Pourtant, le pape François avait reconnu dès 2015 l’État de Palestine.
Son engagement écologique n’a été retenu que par 10 % des Français. Pourtant, en 2015, il publie l’encyclique Laudato si', appelant à la protection de la Terre. Il actualise ce message en 2023, insistant sur la responsabilité collective face aux défis environnementaux. Une parution très commentée, mais avec un impact perçu comme faible, sauf chez les écologistes (19 %) et les jeunes diplômés.
Sa position sur le conflit ukrainien est l’action la moins marquante du pape. Seuls 2 % des Français pensent que c’était un aspect marquant de son pontificat. Elle passe quasiment inaperçue, y compris chez les catholiques. Pourtant, en 2022, vingt-quatre heures à peine après le début du conflit, Jorge Bergoglio s’était rendu à l’ambassade de Russie pour y exprimer sa préoccupation concernant la guerre.

Un pontificat à double vitesse
Ce que les Français retiennent avant tout, c’est un pape proche des plus faibles, artisan de paix et figure d’humilité. Les aspects sociaux et symboliques de son action dominent très largement, bien plus que ses prises de position éthiques ou géopolitiques, souvent clivantes ou trop discrètes. En somme, François laisse l’image d’un pape humain plus que doctrinal, fidèle à son choix de nom inspiré de saint François d’Assise