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Drame de Crépol dans la Drôme : peut-on parler de "rixe" ?

Par Maxime Trouleau

Après le drame de Crépol dans la Drôme, le procureur de la République de Valence a employé le mot "rixe". À tort ou à raison ?

C'est une fête qui a viré au drame. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, un adolescent de 16 ans a été tué à coups de couteau dans la commune de Crépol dans la Drôme. Ce lundi 20 novembre, plus de 48 heures après la tragédie, le déroulé de cette soirée s'est un peu plus précisé. Le procureur de la République de Valence a détaillé les premiers éléments de l’enquête et évoque "une rixe générale" dans un communiqué.

Le rappel des faits

Ce soir là, un groupe d’une dizaine d’individus s'est présenté devant cette salle des fêtes où une soirée y est organisée. Selon les témoins présents sur place, 350 personnes étaient invités à ce bal d’hiver... avec pas moins de 4 vigiles qui y montaient la garde !

Le groupe en question s'est d’abord fait refouler par un des vigiles, avant que celui-ci ne se fasse poignarder. Ce "groupe hostile" selon les termes du procureur a fait face ensuite à quelques jeunes sortis de la salle. C'est alors "qu'une rixe se poursuit à l’extérieur" selon les mots précis du procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny. C’était "une expédition programmée", selon lui.

En plus du vigile, 3 autres personnes sont gravement blessées dont Thomas, 16 ans, qui décèdera finalement peu après.

Aucune logique de territoire

Pourquoi ces jeunes sont arrivés ce soir là armés d'au moins un couteau ? Qui était exactement ciblé ? Pour le moment, ce mardi, on ne le sait pas encore. L’enquête se poursuit et doit déterminer les causes exactes de ce drame. Pour l'heure, on sait seulement qu'il ne s’agirait pas d’une rivalité entre deux bandes d'un même quartier. Il n'y a pas de « logique de territoire » a précisé le procureur, Laurent de Caigny.

Parler de rixe, est-ce minimiser ce drame ?

Mais donc, peut-on parler de rixe ? Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes se sont offusqués de ce terme employé d'abord par le procureur de la République de Valence puis repris par la presse dans un second temps. Certains auraient préféré employer le mot "crime", "agression" ou "attaque". Si l'on se réfère à la définition du Larousse, une rixe est une "querelle violente, généralement publique, accompagnée de menaces et de coups".

"Si le mot "rixe" a été utilisé ce n'est pas un hasard"

Alors, est-ce minimiser ce qu'il s'est passé que d'employer ce terme ? Selon l'avocat pénaliste maître Hector Lajouanie, joint par Sud Radio, ce terme écrit par le procureur dans son communiqué n'est en tout cas pas anodin. "Le procureur de la République est l'une des personnes qui connait le mieux le dossier, c'est le seul qui a toutes les informations en sa possession. Or, nous, nous ne connaissons pas tout dans ce dossier, rappelle-t-il. Le procureur doit avoir suffisamment d'informations  pour parler de "rixe". Donc si le mot a été utilisé ce n'est pas un hasard, d'autant plus que les communiqués sont lus et relus avant leur publication, ajoute l'avocat. Il ne faut pas tirer à boulet rouge sur le procureur".

"Ensuite, conclu-t-il, nous verrons s'il s'agit d'un assasinat, d'un meurtre voir éventuellement de coups mortels".

Ce mardi après-midi, Gérald Darmanin a révélé que 7 ont été interpellés "aux environs" de Toulouse.

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