Hier, le JDD révélait qu’AirAlgérie exige désormais un laissez-passer consulaire pour embarquer les expulsés. Rassurez-vous, le ministère de l’Intérieur serre la vis, annonce le Figaro : Il y a maintenant une note diffusée à tous les aéroports et services concernés. Si un chef d’Escale refuse d’embarquer un OQTF, il faut exiger qu’il formule son refus par écrit. Et s’il refuse, on relève son identité. Imaginez l’effet d’une telle bombe à Alger : on exige un papelard nous disant noir sur blanc d’aller nous faire voir !
Vous ironisez mais que faudrait-il faire ?
J’ironise pour ne pas m’énerver. D’abord, ce n'est sans doute pas la faute de Bruno Retailleau. Mais peut-être pourrait-il faire un peu plus. Dans ce dossier, l’impulsion doit venir de l’Elysée. On attend que la France se fasse respecter.
La seule détention de Boualem Sansal aurait dû justifier des mesures radicales de rétorsion sur les visas ou les avoirs. Les Européens, d’après Hervouet, seraient prêts à nous soutenir, mais c’est la France qui freine. La ligne c’est celle du Quai d’Orsay, toujours favorable à la soumission. Jean-Noël Barrot fait des rodomontades contre le discours de J.D Vance, mais devant Tebboune, il n’y a plus personne.
Il y a trois semaines, la Colombie refusait d’accueillir des immigrés clandestins, notamment des criminels, expulsés des Etats-Unis. Donald Trump a brandi la menace de droits de douane, et dans la journée, le président colombien a envoyé son avion pour récupérer ses ressortissants. On peut jouer les vierges outragées à chaque fois que la Maison-Blanche utilise la manière forte (parfois à tort). Mais face à l’Algérie, il est temps de faire du Trump. C'est une question d’honneur.
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