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En 2025, la précarité hygiénique enracinée dans près d'un foyer sur deux en France

Par Justine Houllé

Près d'un Français sur deux restreint ses achats de produits d'hygiène pour des raisons financières : c'est le constat du Baromètre 2025 "Hygiène & Précarité en France" réalisé par l'Ifop pour l'association Dons Solidaires. Un phénomène en nette progression depuis 2023 et qui ébranle directement la confiance et l'estime de soi des consommateurs concernés.

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En 2025, les catégories pauvres et les foyers monoparentaux font l'impasse sur les produits d'hygiène

Bien que le taux d'inflation annuel de la zone euro soit estimé en baisse à 2,2% pour mars selon Eurostat -l'office statistique de l'Union européenne-, un peu plus de quatre Français sur dix (41%) craignent, en 2025, de pouvoir basculer dans la pauvreté. Exprimé principalement chez les 25-34 ans (21%), les catégories pauvres (30%) mais aussi chez les foyers monoparentaux (27%), ce sentiment de vulnérabilité économique et sociale trouve ses racines dans la restriction d'accès aux produits d'hygiène.

En effet, au cours des 12 derniers mois, plus du quart des Français (27%) a éprouvé des difficultés répétées face à ses dépenses, notamment pour les catégories pauvres (55%) et les foyers monoparentaux (51%). Dès lors, entre l'achat de produits de première nécessité -riz, pâtes, oeufs, lait, farine,...- et des produits d'hygiène -rasoirs, lessive, dentifrice, savon, protections hygiéniques, papier toilette-, le choix est malheureusement vite fait pour les concernés. En 2025, face à un budget restreint, près de deux Français sur dix (17%) -soit 8 millions de personnes dans le pays- décident de faire l'impasse sur les produits d'hygiène au profit de produits nutritifs. Parmi eux, les catégories pauvres sont les plus touchées (39%, un chiffre en hausse), tout comme les foyers monoparentaux (35%, en hausse également).

Précarité hygiénique et menstruelle, un double fardeau pour les femmes en 2025 en France

En 2025, 16% des femmes ont été contraintes, pour des raisons budgétaires, de réduire leur consommation de produits d'hygiène. Un chiffre en hausse, qui illustre à quel point la précarité hygiénique touche davantage les femmes, puisque seuls 9% des hommes interrogés (un chiffre en baisse) ont dû prendre cette décision radicale.

Seulement, outre la précarité hygiénique, les femmes subissent également de plein fouet la précarité menstruelle, qui a doublé par rapport aux années d'avant-Covid. Aujourd'hui, 16% des femmes réglées - soit 2,9 millions de femmes et de filles en France - manquent de suffisamment de protections hygiéniques au quotidien. Pire, le manque de moyens financiers pousse même 13% d'entre elles à utiliser une protection de fortune -de type tissu, papier toilette,...-, au détriment de leur santé.

Précarité hygiénique : quelles conséquences pour la santé mentale ?

Brossage de dents sans dentifrice, habitation nettoyée sans produit d'entretien, utilisation de protections hygiéniques de fortune... des pratiques de plus en plus répandues en 2025 et qui impactent directement la santé mentale des Français touchés par ces restrictions. En clair : actuellement, la précarité hygiénique a un impact négatif sur la confiance et l'estime de soi de près d'un Français sur deux (47%).

Ainsi, par manque d'argent, trois Français sur dix (31%) touchés par la précarité hygiénique en viennent à ne plus sortir de chez eux. De même, près d'un quart des Français interrogés (23%) évite de pratiquer une activité sportive, de peur de devoir se laver par la suite. L'isolement social et professionnel est également l'une des conséquences négatives de la précarité hygiénique : près du quart des Français (23%) ne sociabilise plus avec sa famille ou ses amis et 14% d'entre eux préfèrent même ne pas se rendre à un entretien d'embauche.

La précarité menstruelle, quant à elle, provoque un sentiment de malaise chez plus d'une femme sur deux en France (51%), mais aussi du stress et de l'inquiétude pour 46% d'entre elles. Ainsi, faute de moyens et de protections hygiéniques, la perte de confiance en soi qui en découle est inévitable pour une femme réglée sur quatre dans le pays (25%).

Retrouvez le Baromètre en intégralité ici.

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