La Convention citoyenne réunie récemment au CESE, s’est prononcée en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Dans la foulée, Emmanuel Macron a réclamé un projet de loi sur le sujet, "d’ici la fin de l’été".
Euthanasie : "La nouvelle loi sera dans le Code pénal", estime Jean-Frédéric Poisson
"Je suis plus que réservé à inscrire dans la loi française quelque chose qui consisterait dans un droit de tuer", explique Jean-Frédéric Poisson, ancien député, chef d’entreprise et auteur de Soins palliatifs, la vraie alternative à l'euthanasie. Personne ne doit mourir seul édité chez MAME. "La grande difficulté de ce que nous ont présenté les conventionnels, réunis au Conseil économique, social et environnemental, en promouvant soit l’euthanasie soit le suicide assisté, c’est de recourir aux services d’un tiers pour que la vie s’arrête. Il ne peut pas y avoir d’issue à cette question sans que soit dépénalisé le fait de mettre fin aux jours d’une personne hors cas de légitime défense", ajoute-t-il sur Sud Radio.
"Ce qui se profile devant nous est une loi pour les gens qui veulent mourir", ajoute-t-il. Précisant que le texte actuel sur la fin de vie, la loi Claeys-Léonetti, est une loi pour les gens "qui vont mourir". "Cette loi est dans le Code de la santé publique. La nouvelle loi sera dans le Code pénal. On change de registre", lance Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier rappelle pourtant qu’aujourd’hui, "on sait traiter la douleur avec tous les traitements antalgiques possibles. On sait accompagner. Le drame, c’est qu’on a privé de nombreux patients de cette pratique formidable qui consiste à accompagner un patient qui n’a plus la force de se battre, les fameux soins palliatifs".
"Répondre à un problème budgétaire par l’injection de la mort"
Alors choisir la vie, choisir sa mort ? Pour Rémi Tell, essayiste et chroniqueur, "il y a l’idéologie et le contexte". "On peut philosophiquement défendre l’euthanasie. Ce n’est pas ma position mais je peux le comprendre. En même temps, légaliser l’euthanasie dans un pays comme la France, qui fait face à une crise inédite de l’hôpital public, où 200.000 Français qui en auraient besoin chaque année sont privés de soins palliatifs, c’est répondre à un problème budgétaire par l’injection de la mort. On ne peut pas accepter cela dans une République qui a sacralisé la fraternité", lance-t-il.
"Il y a beaucoup à dire sur la méthode de la Convention citoyenne, dont les conclusions reflètent l’opinion publique d’aujourd’hui. Mais que dit-on à l’opinion publique ? Quand on vous pose une question sur la fin de vie aujourd’hui, en gros, on vous demande si vous avez vraiment envie de mourir dans des souffrances atroces, isolé, dans le noir, abandonnés de tous. Évidemment, cela ne fait pas envie", conclut Jean-Frédéric Poisson, qui estime qu’il y a un déficit de connaissance des soins palliatifs, chez les citoyens…
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