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Fin de vie : un manque de volonté politique ?

Un pas supplémentaire vers la légalisation de l’euthanasie en France ? Pour en parler, Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, était l’invitée d’André Bercoff mardi 18 février, pour son livre, Journal de la fin de vie, publié aux éditions Fayard.

Claire Fourcade, sur l’euthanasie, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.
Claire Fourcade, sur l’euthanasie, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.


Médecin et militante, Claire Fourcade oeuvre pour l’accompagnement en fin de vie et le développement des soins palliatifs en France. À rebours de l’euthanasie.


Fin de vie : le sens des mots

"La question des mots est essentielle dans ce débat. Les soins palliatifs, dans l’esprit de beaucoup de gens, concernent la toute fin de vie. En fait ce n’est pas le cas. Elle concerne des personnes atteintes de maladies graves. Quand c’est le cas, pour guérir, on est prêt à accepter des soins un peu agressifs. Quand on sait qu’on ne va pas guérir, c’est d’avoir la meilleure qualité de vie le plus longtemps possible" explique Claire Fourcade, pour qui les soins palliatifs ne sont pas des soins de la fin de vie.

L’autre mot important du débat, c’est bien évidemment le mot euthanasie. "C’est le fait de faire mourir un patient, par un tiers, à sa demande. Dans tous les pays qui l’ont légalisée, ce tiers est toujours un médecin" ajoute-t-elle. "Il y a également la question du suicide assisté. Dans d’autres pays, c’est la société qui met à la disposition de personnes les moyens pour mettre fin à leurs jours. C’est notamment le cas en Suisse" précise-t-elle.


L’ambiguïté de l’aide active à mourir

"Dans le débat en France, on emploie d’autres mots. On va parler d’aide active à mourir. C’est un peu flou car c’est également le cas dans les soins palliatifs" estime encore Claire Fourcade. Est-ce que le fait de choisir sa vie ne devrait pas impliquer de choisir sa mort ? "En France, les Français ne sont pas accompagnés comme ils devraient à la fin de vie. Quand on souffre, est-on véritablement libre de choisir ? La vraie liberté, c’est d’abord de ne pas souffrir et de pouvoir vivre" lance le médecin.

En France, 500 personnes meurent par jour sans avoir reçu les soins nécessaires. "C’est un manque de volonté politique. On ne soigne pas avec des lois" précise Claire Fourcade, qui reprend l’idée que le droit à mourir est la question d’une minorité. "En Belgique, il est parti l’an dernier 154 Français. Si l’on met ça en parallèle avec les 500 qui meurent chaque jour en France, cela donne une idée du ratio" conclut-elle.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’Alexis Poulin dans son intégralité en podcast.

Retrouvez l’invité d’Alexis Poulin chaque vendredi à 13h dans “Poulin sans réserve” sur Sud Radio.


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