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Hausse du budget de l'Elysée et du Parlement : Elisabeth Lévy "ne partage pas l'indignation"

Par Elisabeth Lévy

La hausse du budget de l'Élysée, l'Assemblée nationale et le Sénat suscite un tollé. Elisabeth Lévy "ne partage pas l'indignation". Écoutez sa chronique.

L'Élysée, l'Assemblée nationale et le Sénat verront leur budget augmenter en 2025
Bertrand GUAY - AFP/Archives


La hausse du budget de l'Elysée et du Parlement est l'un des rares sujets qui fasse la quasi-unanimité des Français. J’assume de ne pas partager cette indignation. 

Le projet Barnier prévoit une hausse de la dotation des Assemblées de 1,7% et de l’Elysée de 2,5 %. Celle-ci fait scandale, prétendument parce qu’elle est supérieure à l’inflation. En réalité, parce que haïr Emmanuel Macron, c'est le sport préféré de tout le monde, et cela fait de vous un résistant sans prendre le moindre risque.

Sur TF1, Laurent de Saint-Martin renvoie la balle aux parlementaires, mais essaie prudemment de défendre la mesure : "les Français ont besoin d’institutions fortes". Il est balayé par la journaliste : "Vous ne pouvez pas dire aux Français qu’ils doivent faire des efforts quand l’Elysée, l'Assemblée et le Sénat sont épargnés... Ce n'est pas audible". Sur les réseaux, ça a été un festival de criailleries. C’est nous les victimes du méchant pouvoir qui s’en met plein les poches. 

Mais il y a le symbole…

Symbole de quoi, du ressentiment général ? La vérité, c'est que supprimer cette augmentation n’améliorera pas le sort d’un seul français. Je ne veux pas qu'on regarde à la dépense pour recevoir des chefs d’Etat étrangers ou pour les déplacements du Président de la République. On est la France. 

Cette affaire est symptomatique des passions tristes qui empoisonnent la vie politique française depuis la révolution : L’envie, la jalousie et la haine impuissante. Les salauds de puissants. J'appelle ça la théorie de l’assiette du voisin : l’important, ce n’est pas ce que j’ai, c’est que l’autre n’ait pas plus. Et ça accompagne un autre mal français : l'irresponsabilité. C’est toujours la faute des autres. De l'État. Pour Thierry Breton, notre endettement s’explique largement par notre état social trop généreux... Mais dès qu’on essaie de revenir sur une dépense (l’augmentation des APL de quelques euros), les médias et les politiques hurlent à chasse aux pauvres.

Si nous en sommes là, ce n’est pas seulement à cause d'Emmanuel Macron et des autres mais à cause de nous tous, qui nous comportons comme des créanciers à qui la collectivité doit toujours quelque chose et refusons obstinément de travailler une heure de plus. Quant à nos gouvernants soi-disant privilégiés, beaucoup, Emmanuel Macron en tête, gagneraient bien plus dans le privé et ne se feraient pas insulter toute la journée. Un jour, seuls des ignares et des imbéciles accepteront de faire de la politique. 

Retrouvez toutes les vidéos de nos éditorialistes dans notre playlist dédiée. Rendez-vous dans Le Grand Matin Sud Radio de Jean-Jacques Bourdin pour retrouver l'édito d'Elisabeth Lévy.

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