On en a parlé pendant des semaines. Finalement, le gouvernement dit renoncer à mettre en place un panier "anti-inflation". Et ce alors que des enseignes mettent en place le leur.
"Chacun préfère jouer sa carte"
Pourquoi renoncer ainsi ? "Les distributeurs préfèrent faire chacun leur panier, pour des raisons de concurrence, explique Pascale Hébel, directrice associée chez C-Ways, cabinet spécialisé en marketing d’anticipation. Notamment Système U, il y a deux semaines, puis Intermarché et Carrefour ce week-end. Michel-Édouard Leclerc va lancer un comparateur de produits, et dispose de toute une gamme de prix moins chers."
"En fait, cela a échoué, car il n’y a pas de raisons que les distributeurs acceptent de se mettre autour d’une table et de faire le même panier, puisqu’ils sont concurrents. Nous sommes dans un pays où la concurrence est beaucoup plus forte qu’ailleurs. Chacun préfère jouer sa carte pour attirer des clients, et choisir les produits à mettre dans ce panier."
🔴 Le gouvernement renonce au panier anti-#inflation
🗣️@PascaleHebel : "Les distributeurs préfèrent faire un panier adapté à leur clientèle. Voilà pourquoi ça a échoué"
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— Sud Radio (@SudRadio) March 6, 2023
Allemagne, Espagne... L'inflation alimentaire baisse
Mais alors pourquoi Bruno Le Maire convoque-t-il les distributeurs, si rien ne peut se passer ? "Il n’y aura pas d’autres mesures. C’est simplement pour leur mettre la pression pour que les prix n’augmentent pas d’un coup, ne soient pas en forte hausse au mois de mars, décrypte Pascale Hébel, directrice associée chez C-Ways. Que ce soit étalé et qu’ils rognent sur leurs marges. Rappelons qu’il y avait déjà des produits anti-gaspi dans tous les magasins, à consommer tout de suite."
Au fond, les consommateurs font eux-mêmes leur panier anti-inflation... "La consommation alimentaire a diminué de 4,5% en 2022. Les gens font attention, essaient de trouver des stratégies, et vont dans plusieurs magasins. Ils vont comparer, profitent des promotions et prennent beaucoup plus de temps pour faire leurs courses. Ils vont aussi dans les low cost, les hard discount, qui ne proposent que des marques de distributeurs. On s’attendait à ce que l’État puisse proposer une aide, un chèque alimentaire ou baisser la TVA comme cela se fait dans d’autres pays. Il n’y a qu’en France que l’inflation alimentaire augmente. En Allemagne, en Espagne, cela baisse."
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