Émeutes, rixes, règlements de compte, policiers et pompiers pris à partie … L’actualité est quotidiennement marquée par l’insécurité dans les banlieues. Dans ce contexte, le 29ème Baromètre Fiducial sur la Sécurité interroge les Français sur leur perception des banlieues. Les résultats du sondage révèlent la forte inquiétude de ces derniers qui attendent des mesures fortes de la part du gouvernement et soutiennent un recours à la sécurité privée dans les quartiers sensibles.
L'insécurité en banlieue préoccupe fortement les Français. 87% estiment qu'elle a progressé ces dernières années de plus en plus touchée selon eux par les trafics de drogue (92%), les dégradations de biens publics (91%), la délinquance (89%), et les trafics d'armes (87%).
Les Français se disent insatisfaits de la politique du gouvernement pour la sécurité en banlieue, notamment en ce qui concerne l’arrestation des trafiquants de drogue (71%), la fermeture des points de deal (71%) , le contrôle et la saisie les armes à feu (69%). Concernant les émeutes, 73% estiment que l'exécutif n'a pas agi de manière adéquate pour prévenir les incidents de cet été.
Des attentes fortes des Français pour améliorer la sécurité des banlieues
Les Français expriment un fort soutien à diverses mesures visant à renforcer la sécurité en banlieue. En tête de ces mesures, 84% des Français estiment qu'il serait efficace de renforcer la présence de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), 85% d’entre eux jugeant que les forces de l'ordre ne sont pas assez présentes dans les quartiers sensibles. Sur la promesse emblématique du gouvernement de construire des commissariats au milieu des quartiers sensibles, 77 % des Français jugent leur implantation efficace.
Deux autres propositions, davantage axées sur la politique de la ville, recueillent également un soutien massif : 74% des citoyens estiment qu'il serait bénéfique de rénover et de repenser l'urbanisme des quartiers, tandis que 68% jugent qu'il faudrait accorder davantage de soutien aux associations locales. Les Français soutiennent les organisations de voisins pour faire baisser la délinquance Dans certaines zones urbaines, les habitants s'organisent de manière communautaire pour garantir leur sécurité en effectuant des patrouilles dans les rues ou en alternant la surveillance des halls d'immeuble afin de prévenir les rassemblements et d'empêcher l'implantation de points de vente de drogue. 85% des Français expriment une grande compréhension envers ces initiatives. Près de la moitié (49%) se disent même prêts à y participer si cela concernait leur propre quartier. Cependant, un point d'inquiétude demeure : 71% des Français craignent que ces initiatives dégénèrent en encourageant certains habitants à faire justice eux-mêmes.
Les Français favorables aux dispositifs de sécurité privée
En plus de leurs fortes attentes concernant une augmentation de la présence policière en banlieue, les Français estiment que les propriétaires et les bailleurs sociaux devraient avoir la possibilité de faire appel à des entreprises de sécurité privée pour mettre en place des systèmes de vidéoprotection à la fois pour surveiller l'extérieur (83%) et l'intérieur des immeubles (79%). Ils souhaitent également que ces acteurs puissent déployer des agents de sécurité dans les halls d'immeuble pour éviter toute occupation non autorisée (69%). Enfin, 68% des Français sont en faveur de l'utilisation de drones pour surveiller les quartiers et les immeubles jugés à risque.
Des opinions contrastées sur l'usage des tirs en cas de refus d'obtempérer
Face aux augmentations des refus d'obtempérer, les Français ne blâment pas les forces de l'ordre : ils estiment qu'elles utilisent peu souvent le tir contre les véhicules en refus d'obtempérer (66%). Cette opinion varie considérablement en fonction de l'appartenance politique : 64% des sympathisants de LFI et 52% des sympathisants d'EELV estiment que les forces de l'ordre font un usage excessif du tir, tandis que 79% des sympathisants de Renaissance, 77% des sympathisants du RN et 76% des sympathisants de LR pensent le contraire.