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Investiture de Donald Trump : "l'Europe n'est pas le 51e État américain" affirme Raphaël Glucksmann

Par Aurélie Giraud

Raphaël Glucksmann, député européen Place publique, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Raphaël Glucksmann Donald Trump
Raphaël Glucksmann, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 20 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

Investiture de Donald Trump, Proche-Orient, situation politique en France et Ouïghours : Raphaël Glucksmann a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Donald Trump attaque ses alliés supposés, les démocraties européennes"

Donald Trump commencera son second mandant à 18h heure française. Le destin de l'Europe et de la France est-il entre les mains de Donald Trump ? "Il est entre nos mains !", estime Raphaël Glucksmann. "Mais je ne sais pas si nous avons conscience de la tempête qui arrive", alerte le député européen. "Donald Trump est élu depuis des semaines et depuis des semaines, il attaque tous les jours les démocraties européennes", dénonce-t-il. "Il n'attaque pas la Russie, il n'attaque pas la Chine dans ses propos. Il attaque ses alliés supposés, les démocraties européennes".

Par ailleurs, "Elon Musk dit que tant qu'ils n'auront pas vaincu ce qu'ils appellent 'le virus woke' en Europe, leur pouvoir ne sera pas assuré aux États-Unis. Ce qu'ils sont en train de concevoir, c'est l'idée que nous sommes le 51e État américain et que les élections américaines vont continuer chez nous. Et donc, on aura des ingérences en permanence", avertit Raphaël Glucksmann. D'après lui, "le rapport de force est engagé par l'administration américaine et par Donald Trump". "La plateforme X et Elon Musk passent leur temps à chercher à déstabiliser nos démocraties, qui prennent pour cible un à un les gouvernements européens. Et en face, on a le silence. Pourtant, nous avons les moyens de résister. Nous avons des lois que nous avons votées".

"L'Europe n'est pas le 51e État américain"

"Aujourd'hui, on peut dire que Donald Trump est notre adversaire politique car il s'ingère dans nos affaires", affirme Raphaël Glucksmann. "Quand on a des accords sur les finalités des politiques à mener, nous sommes alliés. Mais les accords vont être extrêmement compliqués à avoir parce que nous avons une administration américaine qui met en cause nos propres démocraties, notre propre souveraineté". "Aujourd'hui, les alliés de Monsieur Trump sur la scène politique française et européenne, ce sont précisément ceux qui faisaient profession de foi anti-américaine avant".

"C'est toutes les extrêmes droites européennes qui accourent à Washington pour soutenir la nouvelle administration parce qu'elle correspond à leur agenda idéologique". "Le monde est en danger, mais c'est surtout l'Europe qui est en danger", estime Raphaël Glucksmann. "Je ne veux pas que nous soyons considérés comme le 51è État américain". "Nous ne sommes pas le 51e État américain, nous sommes l'Union européenne. Et il est temps d'affirmer notre puissance et d'oser notre souveraineté".

Ukraine : "Il y a un risque immense d'un accord entre Donald Trump et Poutine dans notre dos"

Donald Trump risque-t-il d'abandonner l'Ukraine ? Raphaël Glucksmann craint, "comme l'ensemble des services de sécurité en Europe, que les États-Unis abandonnent l'Ukraine". "Il y a un risque immense d'un accord entre Poutine et Trump dans notre dos". "En écartant l'Union européenne et les pays européens de la table de négociation". "On se retrouverait dans la situation de la Tchécoslovaquie en 1938, attendant dans un corridor pendant les accords de Munich que les grands décident de son sort à sa place. L'Europe ne peut pas être la Tchécoslovaquie de 2024".

"Dès qu'on discute de l'avenir du continent européen, il faut que ce soient les Européens qui soient à la table de négociation". Il faut, selon le député européen, "augmenter notre soutien à l'Ukraine. Il s'agit d'abord d'envoyer les armes que les Ukrainiens demandent". Ensuite, "il s'agit de saisir les 200 milliards d'avoirs publics russes qui sont dans nos banques et de les affecter à la résistance ukrainienne". "On a transféré plus d'argent à la Russie via nos achats d'énergie russe que nous n'avons donné d'argent à l'Ukraine depuis le début du conflit", dénonce Raphaël Glucksmann.

"Oui il y a une rupture totale avec LFI"

Le candidat LFI Lyes Louffok a perdu face à la candidate EPR lors des législatives partielles en Isère. "Je n'ai pas appelé à battre un candidat mais j'ai dit que nous ne soutiendrons plus de candidat LFI" explique Raphaël Glucksmann. "Nous n'avons pas d'accord national Place publique avec LFI et nous n'en souhaitons pas. Parce que nos visions du monde, de l'Europe et de la France sont trop éloignées. C'est une rupture totale avec LFI" reconnaît le député européen.

"Notre responsabilité, c'est de construire une offre politique qui fixe un cap clair. Qui soit capable d'assumer la contradiction, le rapport de force avec Jean-Luc Mélenchon et son appareil", déclare Raphaël Glucksmann. "La vérité, c'est que Jean-Luc Mélenchon envoie déjà des lettres à toutes les maires pour pouvoir être candidat à la présidence de la République", déplore-t-il. "Si on nous demande si on est prêts à soutenir une candidature Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, je vous réponds net, clair, précis : jamais". "Il faut construire une offre politique sans Jean-Luc Mélenchon et sans son appareil".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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