Présidentielle 2027, dernières déclarations de Jordan Bardella, immigration, racisme, décès du Pape François, allocations familiales, Ukraine : Robert Ménard a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"Non, je ne voterais pas pour Jordan Bardella aujourd’hui"
Interrogé sur la présidentielle de 2027, Robert Ménard affirme clairement : "Non, je ne voterais pas pour Jordan Bardella aujourd’hui". Le maire de Béziers, élu sans étiquette, ne cache pas ses doutes quant à la capacité du président du RN à diriger le pays. "Jordan Bardella a du talent, (…) mais il n’est pas en état aujourd’hui d’être un chef d’État. Il n’a pas la stature, la personnalité, le poids". S’il devait choisir entre Bardella et Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains (LR), il précise : "Je voterais pour Retailleau, oui, bien sûr".
Robert Ménard : "Non, je ne voterais pas pour @J_Bardella aujourd'hui" pic.twitter.com/uyjCu0jf8k
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Pour Robert Ménard, Marine Le Pen et Jordan Bardella "ce n’est pas la même chose". Il estime que Marine Le Pen, malgré ses désaccords avec elle, possède "une épaisseur, une vie". Le maire de Béziers cite "la rupture avec son père" et "les épreuves traversées" qui lui confèrent, selon lui, une vraie légitimité. Il ajoute : "Être populaire sur TikTok, ça ne te fait pas être capable aujourd’hui de discuter avec les autres chefs d’État".
Robert Ménard : "@MLP_officiel et @J_Bardella, ce n'est pas la même chose. Jordan Bardella a du talent, (...) mais il n'est pas en état aujourd'hui d'être un chef d'État. Il n'a pas la stature, la personnalité, le poids" pic.twitter.com/UzDDY8FSr5
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"Je ne veux pas laisser penser que je serais moins scandalisé par la mort d’un musulman que par celle d’un chrétien"
Revenant sur l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée de la Grande Combe, Robert Ménard exprime son indignation face à ceux qui pourraient imaginer une hiérarchisation des victimes selon leur religion. "Je ne veux pas laisser penser à qui que ce soit que je serais moins scandalisé par la mort d’un musulman que par celle d’un chrétien. J’en connais des connards de racistes qui le pensent !".
Robert Ménard : "Je ne veux pas laisser penser à qui que ce soit que je serais moins scandalisé par la mort d'un musulman que par celle d'un chrétien. J'en connais des connards de racistes qui le pensent !" pic.twitter.com/AQ7E8OJd2y
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Le maire de Béziers condamne fermement ces réflexes communautaires et rappelle avoir participé, avec son épouse, à une rencontre dans une mosquée de sa ville. "C’est ma place d’être avec les musulmans", souligne-t-il. Il critique en revanche "une partie de la gauche" qui, selon lui, "saute sur l’assassinat d’Aboubakar Cissé. Ça me débecte !". Robert Ménard dénonce ce qu’il perçoit comme une récupération politique de la tragédie. "Tu te débectes quand tu vois ça".
Robert Ménard : "Une partie de la gauche saute sur l'assassinat d'Aboubakar Cissé. Ça me débecte !" pic.twitter.com/eChvsvGrgp
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"Se faire traiter de facho de service, c’est insupportable"
Robert Ménard revient sur les accusations d’extrême droite qui lui sont régulièrement adressées depuis son arrivée à la tête de la mairie de Béziers. "Se faire traiter de facho de service, c’est insupportable. Mais aujourd’hui, plus personne ne croit à ces conneries-là !". L’ancien journaliste dénonce un réflexe pavlovien chez certains opposants politiques. "Le premier argument qu’on te jette à la figure, t’es d’extrême droite, t’es fasciste, t’es dans le camp du mal".
Robert Ménard regrette que le débat politique soit souvent réduit à ces étiquettes. "J’ai passé ma vie à prendre des risques pour défendre des gens dont je pensais le pire, mais j’allais les défendre. Et nous, on serait les égoïstes, les fachos de service ?". Selon lui, cette stratégie d’attaque ne fonctionne plus auprès de la population.
Robert Ménard : "Se faire traiter de facho de service, c'est insupportable. Mais aujourd'hui, plus personne ne croit à ces conneries-là !" pic.twitter.com/neoLFfqw6a
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"Donald Trump est un danger public, un corrompu ! Un fou !"
Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur la situation internationale et le rôle du président américain dans la guerre en Ukraine, Robert Ménard ne mâche pas ses mots. "Donald Trump est un danger public, un corrompu ! Un fou !", assène le maire de Béziers. Il dénonce l’attitude de Donald Trump qui continue de contester sa défaite électorale. "C’est un type qui continue à dire qu’il n’a pas été battu aux élections, que les élections étaient truquées. Si Marine Le Pen disait ça, vous diriez qu’elle est complètement cinglée".
L'Ukraine doit-elle abandonner la Crimée ? "Et vous, vous accepteriez que l'Alsace-Lorraine soit allemande ? C'est une foutaise ! Donald Trump est un danger public, un corrompu ! Un fou !" dénonce Robert Ménard pic.twitter.com/INC0Y1vXZ0
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Le maire de Béziers va plus loin encore dans la critique, reprenant une comparaison entendue lors d’un échange. "Donald Trump, c’est Amin Dada à la Maison Blanche". Une formule choc qu’il reprend à son compte pour souligner l’instabilité et l’irresponsabilité de l’ancien président. "C’est quelqu’un capable de dire demain matin le contraire de ce qu’il a dit la veille", insiste-t-il, pointant un comportement imprévisible et dangereux sur la scène internationale.
Robert Ménard : "Donald Trump, c'est Amin Dada à la Maison Blanche" pic.twitter.com/TTEcv7xRrj
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Le pape François, "entre foi populaire et positions discutables sur l’Ukraine"
Concernant les prises de position du pape François sur l’immigration et sur la guerre en Ukraine, Robert Ménard exprime à la fois des critiques et une certaine admiration. "Ce que disait le pape François sur l’immigration... C’était facile de donner des leçons au reste du monde !", estime-t-il. Il regrette que le souverain pontife "n’ait pas à gérer les conséquences concrètes de ses appels à accueillir toujours plus de migrants".
Mais Robert Ménard nuance sa position, reconnaissant également la valeur de certains messages du pape. Il dit ainsi avoir été touché par ses propos "sur la foi populaire, la foi du charbonnier, cette foi du quotidien que tant méprisent". En revanche, sur la guerre en Ukraine, son désaccord est total : "Quand il disait aux Ukrainiens, il faut lever le drapeau blanc, mais je t’en foutrais moi des drapeaux blancs !". Pour le maire de Béziers, "il y a des guerres justes" et la paix ne peut pas être brandie comme une solution universelle, sans prendre en compte la réalité des agressions subies par certains peuples.
Robert Ménard : "Ce que disait le Pape François sur l'immigration... C'était facile de donner des leçons au reste du monde ! Et sur la paix en Ukraine... Je t'en foutrais moi des drapeaux blancs !" pic.twitter.com/GcNhp1MyVV
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"Je serai candidat à Béziers en 2026"
Interrogé sur ses intentions pour les prochaines élections municipales, Robert Ménard le confirme sans ambiguïté. "Je serai candidat à Béziers en 2026". À 72 ans, il reconnaît pourtant que la décision n’a pas été immédiate. "J’ai hésité parce que… la politique, c’est un truc de merde, la politique".
Le maire de Béziers justifie malgré tout son choix de repartir. "Ça me demande plus d’efforts qu’avant, mais je n’ai pas envie de quitter comme ça. J’ai envie d’avoir une attitude… un peu plus charitable pour les gens". Une manière, selon lui, de continuer à agir au service des Biterrois malgré les difficultés du métier politique.
Municipales : "Je serai candidat à Béziers en 2026" annonce Robert Ménard pic.twitter.com/VLHjhFgIb4
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"Je souhaite supprimer les allocations aux parents dont les enfants ne vont pas à l’école"
Sur le terrain local, Robert Ménard défend une mesure controversée : la suppression des allocations familiales pour les parents qui laissent leurs enfants hors du système scolaire. "Je souhaite supprimer les allocations aux parents dont les enfants ne vont pas à l’école", affirme-t-il. Il justifie cette décision par l’ampleur du problème : "Il y a des écoles chez moi où 20% des enfants ne sont pas à l’école".
Le maire de Béziers détaille les démarches entreprises : visites des médiateurs municipaux, interventions des enseignants, discussions avec les familles. Mais face à l’inefficacité des amendes — "Ils ne les paieront pas" —, il considère que la seule solution dissuasive est financière. "La seule chose que tu peux faire, c’est en prendre aux allocs". Pour lui, il ne s’agit pas d’une sanction aveugle, mais d’une mesure de protection de l’enfant. "Un gamin qui ne va pas à l’école, ça lui bousille la vie".
Robert Ménard : "Je souhaite supprimer les allocations aux parents dont les enfants ne vont pas à l'école" pic.twitter.com/ukPv7tbyOQ
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