Faut-il être surpris ? Le gouvernement n'a pas convaincu le Rassemblement National concernant l'inflation. "Les mesures seront effectives à la saint glinglin"selon Jean-Philippe Tanguy, voix montante du Rassemblement National, député de la Somme et membre du Bureau national du parti. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.
"L'inflation, soit on la paiera directement, soit avec nos impôts", "sur le secteur pétrolier, j'affirme qu'il y a des abus réguliers, je demande une enquête", "il y a aujourd'hui un jeu malsain entre la grande distribution et les industriels", "on veut sortir des règles du marché européen de l'énergie", "les professeurs et les administrations sont enfin soutenus par leur ministre concernant l'abaya et le qamis", " la démocratie, plus elle est directe plus elle fonctionne" : Jean-Philippe Tanguy a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Inflation : le RN se méfie de Bruno Le Maire
L'espoir d'un septembre vert s'éloigne toujours plus et l'inflation est sur toutes les lèvres. Le gouvernement et les députés sont sous le feu des projecteurs. Alors qu'un blocage des prix vient d'être annoncé sur 5.000 produits de première nécessité et que les négociations entre industriels et grands distributeurs seraient anticipées, Jean-Philippe Tanguy ne croit pas à l'efficacité de la mesure. "Vous vous rendez compte ça fait encore un trimestre d'hyperinflation, la crise n'a pas commencé au début de l'été, elle a commencé il y a deux ans, deux années où tous les trois mois on vient nous expliquer que la crise est derrière nous." Selon lui, les conséquences des mesures gouvernementales pourraient même être dramatique. "L'inflation française est sous la moyenne européenne parce qu'on a dépensé de l'argent à tire-larigot, et qu'en fait les Français vont payer par leurs impôts, ce n'est pas de l'argent magique." "L'inflation, soit on la paiera directement, soit avec nos impôts."
🔴 L'invité politique de @JJBourdin_off.
🗣️@JphTanguy #RN "Pour lutter contre l'#inflation alimentaire nous proposons la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. Il y a un jeu de dupe malsain entre la grande distribution et les industriels" pic.twitter.com/Z8tGlModhd
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"Des industriels trop puissants"
Quant à la promesse de rebattre les cartes des négociations avec les industriels, le député de la Somme grince : "c'est un gouvernement qui est passif face aux multinationales, face aux industriels. Il y a quelques mois seulement c'est un gouvernement macroniste qui a fait voter la loi Descrozaille. C'est une loi qui vient augmenter le poids des grands industriels dans la négociation sur les prix, et aujourd'hui ils nous disent, "bah on n'est pas content de la position des industriels"". Alors que propose le RN ? "La suppression TVA sur les produits première nécessité, comme la viande, ce qui fait 55 centimes de réduction sur une pièce à 10 euros", mais aussi "un ministère de lutte contre les fraudes, toutes les fraudes, la fraude fiscale, la fraude sociale mais aussi la fraude concurrentielle, les abus de position dominante, les ententes. Tout ça est mal géré dans notre pays, les industriels sont trop puissants. Il y a aujourd'hui un jeu malsain entre la grande distribution et les industriels."
Energie : "nous voulons sortir des règles européennes"
Le chantier est important du côté des produits alimentaires. Restent les ressources énergétiques, et là aussi, le gouvernement a du travail. Comme membre de la commission des finances, Jean-Philippe Tanguy l'affirme : "il y a des abus réguliers, on a des preuves, des remontées de terrain, je demande une enquête sur les abus de position dominante. En France notamment, sur les autoroutes, le secteur pétrolier est très concentré sur très peu d'acteurs." Le Rassemblement National n'est pas en reste sur l'énergie et veut "reprendre le contrôle".
🔴 Prix de l'électricité #énergie :
🗣️@JphTanguy #RN "Nous sommes dépendants de règles européennes qui nous défavorisent. Nous voulons rompre avec ces règles absurdes et reprendre le contrôle !"
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"Reprendre le contrôle" face à l'inflation
"Sur l'électricité nous sommes dépendants de règles européennes. Il y a deux choses, il y a le marché de l'énergie européen, vous avez des câbles électriques entre les pays. Ensuite, il y a les règles de fabrication qui régissent le marché. Nous on veut changer les règles, pas les câbles." Que dire alors de l'apparent soutien de Jordan Bardella à la réforme gouvernementale ? "Jordan Bardella écrit qu'il veut au moins que le gouvernement remplisse sa parole, notre position à nous c'est qu'on veut sortir des règles du marché européen, il n'y a aucune ambiguïté." "Quand Jordan Bardella parle au président il dit : "vous avez promis une réforme, vous ne l'avez pas faite", mais ce n'est pas la réforme de Marine Le Pen. Nous aujourd'hui on veut sortir de ces règles et reprendre le contrôle."
Le sujet brûlant de la rentrée est évidemment l'interdiction pour les élèves portant une abaya ou un qamis d'entrer dans les salles de classes. "C'est une bonne nouvelle, applaudit Jean-Philippe Tanguy, une nouvelle courageuse notamment parce que les professeurs et administrations sont enfin soutenus par leur ministre." Néanmoins, le dialogue entre le personnel éducatif et les contrevenants demandé par la note de service le laisse dubitatif. "On laisse beaucoup de place à un dialogue. Il faut respecter la laïcité. Le dialogue c'est bien mais ce n'est pas un dialogue à égalité. Il y a une décision qui s'applique, on l'explique. Il ne faudrait pas que ce dialogue soit l'occasion d'exposer de fausses idéologies."
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin