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Jérome Revon : "C'est comme s'il avait existé une chaîne d’info dans la nuit du 5 juin 1944"

Par Jean Baptiste Giraud

Jérome Revon, le réalisateur des présidents de la République et de tous les grands évènements sur France Télévisions, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 5 juin 2024 dans "Le 10h - midi".

Jérome Revon
Jérome Revon, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le 5 juin 2024 à 23 heures, en direct, France 2 recrée "La nuit la plus longue", une couverture en direct fictive du Débarquement du 6 juin 1944. "C’est une soirée très service public, parce que c’est un concept informatif mais aussi un peu plus ludique. C’est une autre façon de raconter l’histoire. Ce n’est pas une docu-fiction, ce n’est pas une reconstitution complète… C’est une autre écriture", a commenté Jérome Revon.

Jérome Revon : "On a fait une reconstitution à la War room de Churchill, à Londres"

"Le concept, c’est comme s’il avait existé une chaîne d’info de 2024 dans la nuit du 5 juin 1944. C’est mon idée. On avait commencé avec Benoît Duquesne en 2004, qui faisait des petits flashs en noir et blanc, habillé comme à l’époque. Là, on fait comme maintenant, avec les chaînes d’info de maintenant, les techniques de maintenant, les cartes météo de maintenant… et on se replonge dans cette nuit de juin 1944 : 'minuit, est-ce que c’est le débarquement ?'. On a des envoyés spéciaux partout : à Rome, Berlin, à Washington, en Normandie, dans le maquis, sur les barges du débarquement… C’est un vrai format : on peut faire la chute du mur de Berlin, on peut faire mai 1968…”, a expliqué Jérome Revon.

"Toute la rédaction de France Télévisions a adhéré à ce projet. Et donc on a les vrais : on a Maryse Burgot, on a Agnès Vahramian dans une barge, comme Robert Capa à l'époque, qui était dans une barge. On a fait trois reconstitutions : avec Stéphanie Perez dans le maquis de Saint- Marcel, avec des résistants dans une ferme. On les voit écouter la radio et se mettre en marche après les fameux Sanglots longs. On en a fait une autre à la War room de Churchill, à Londres avec Dorothée Olliéric. Et là, ils sont habillés d'époque et on voit l'activité qui règne à ce moment-là. Et elle va nous dire : ‘oui, je crois qu'il se passe quelque chose, c'est peut-être le débarquement’. Et puis, on est à Collonges pour donner les infos et dire que l'activité est assez faible. On est à Berlin pour parler de Hitler qui, cette nuit-là est au mariage de sa belle-sœur. Et plus tard, dans la nuit, dehors. Et on ne veut pas réveiller le führer, la fameuse scène du film", a raconté Jérome Revon.

"La dircab de Hollande appelle tout de suite dans le car en disant que j'avais fait un geste politique et que je n'avais pas le droit"

Des imprévus surviennent-ils pendant des directs ? "Pour les 70 ans du Débarquement, il y avait Poutine et Obama qui étaient fâchés, il y avait la fameuse Crimée en question. Et on attend sur la plage la reine d'Angleterre, qui est en retard. Et tout d'un coup, je décide de faire un split, c’est-à-dire mettre deux images en même temps : d'un côté Poutine et de l'autre Obama. Mais ce que n'anticipe pas sur le coup, c'est qu'en face d'eux, il y a un écran géant et que l'image passe dans cet écran géant. Et tout d'un coup, toute la tribune, qui est au courant de la tension entre les deux, commence à rire et à applaudir.

Du coup, Obama se tourne, voit l'écran, se voit dans l'écran avec Poutine et sourit à Poutine et applaudit doucement. Et pareil, Poutine se voit dans l'écran, voit que Obama le regarde et du coup, se retourne vers lui, sourit et applaudit. Et là, ça fait une séquence très, très forte. La dircab de Hollande appelle tout de suite dans le car en disant que j'avais fait un geste politique et que je n'avais pas le droit. Et donc je me suis dit : ‘Ça y est, ma carrière est finie, je suis foutu, c'est terminé’. J'appelle ma femme, je dis : ‘bon écoute, ça va être plus compliqué maintenant’. Il se passe 24 heures. Et au bout de 24 heures, l'image a fait le tour du monde, et l'Élysée m'appelle en me disant que c'était bien", a raconté Jérome Revon.

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