C’est officiel. L’association Anticor a vu son agrément qui lui permet de se porter partie civile ne pas être renouvelé. Une décision incompréhensible pour ses dirigeants, et son avocat. Pour en parler, Me Vincent Brengarth, avocat de l'association Anticor, est l’invité d’Alexis Poulin sur Sud Radio.
Anticor : "cet agrément aurait dû être renouvelé"
"Cet agrément aurait dû être renouvelé car Anticor remplit la totalité des conditions qui sont posées par la loi. Elle avait déposé son dossier. Elle a répondu à l’ensemble des questions posées par le gouvernement. Non seulement cette association remplissait les conditions fixées par la loi, et elle a subi des déports successifs" explique sur Sud Radio Me Vincent Brengarth, avocat de l'association Anticor.
"L’association Anticor est une association qui embarrasse au plus haut sommet de l’Etat. Et on a tenté de se débarrasser d’un acteur majeur de la lutte contre la corruption » ajoute l’avocat. Anticor a désormais plusieurs recours devant elle. « Nous avons contesté cette décision implicite de rejet rendu par le ministère des Affaires étrangères. Parallèlement, dès lundi, l’association va déposer une nouvelle demande d’agrément. Cette demande aura des chances d’aboutir s’il y a un examen attentif et surtout impartial qui est fait sur les conditions posées par la loi" lance Me Vincent Brengarth.
"C’est ubuesque"
L'avocat dénonce une situation ubuesque. L’agrément d’Anticor est donné par la justice, dont le Garde des Sceaux était récemment mis en examen. Où est l’indépendance des pouvoirs, s’interroge encore Me Vincent Brengarth ? "C’est le juge judiciaire qui devrait se prononcer et lui seul. Non seulement on confie à une autorité politique le rôle d’examiner le bien fondé d’une association comme Anticor. Et on confie cela à une autorité politique qui a plus que jamais été concernée dans l’histoire par des affaires d’atteinte à la probité" précise l’avocat.
Par ailleurs, s’agissant du nouveau gouvernement, Me Vincent Brengarth le qualifie de "signal extrêmement délétère. Vous avez quelqu’un qui est mis en examen depuis 2021, qui bénéficie de la présomption d’innocence. Mais cette présomption a conduit à la démission de ministres mis en cause dans des affaires judiciaires. On est à l’envers de cette jurisprudence car on ne pousse pas à la démission, et au contraire, on vient recruter des personnes mises en cause dans des affaires judiciaires" conclut-il.
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